"Le peuple se tenait là, à regarder. Les chefs, eux, se moquaient : « Il en a sauvé d’autres, disaient-ils ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se gaussèrent de lui : s’approchant pour lui présenter du vinaigre, ils disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Les soldats et les chefs se moquent de Jésus. Nous accueillons dans la foi Jésus crucifié, il est notre Sagesse. L’inquiétude se reflète sur le visage de ceux qui regardent les douleurs qui se vivent dans l’univers. Nous pouvons entendre sa promesse et l’accueillir, nous pouvons espérer dans la vie qui ne cesse de sourdre en nous. Il nous est donné de nous adresser à lui, de lui parler, de l’implorer, d’entrer ainsi en relation avec lui quand nous sommes dans la difficulté. Il nous donne son chemin, sa vérité et la vie. Jésus nous sauve par la douceur et l’humilité, Il est le Roi d’Amour, doux et humble de cœur. A la suite de Jésus, nous cherchons comment montrer le véritable visage de Dieu à l’humanité. Nous annonçons Jésus, le Messie crucifié, qui établit toutes choses dans la Paix et dans l’Amour. Avec un regard bienveillant nous le considérons mourant sur la Croix pour nous sauver. C’est lui qui nous fait entrer dans la bienveillance car notre vie est difficile, soumise à l’épreuve et à la déréliction. Jésus est notre lumière.
"Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. » Mais l’autre, le reprenant, déclara : « Tu n’as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. » La crucifixion de Jésus nous permet de mesurer la force de l’espérance qu’il vivait, lui, le Sauveur. Nous sommes encore dans un monde mélangé, qui ne sait pas ou est la vérité. Devant le Messie crucifié, nous touchons le désarroi de la foule ! Nous sommes toujours devant ceux qui défient Jésus. C’est en vivant de sa vie, en la célébrant, que nous l’annonçons et que nous la recevons. Jésus nous sauve par sa croix, par l’amour qu’il donne au Père sur la croix. L’Epouse du Christ, les femmes et les hommes qui prennent au sérieux l’Evangile se laissent instruire par Dieu. Ils suivent l’Agneau partout ou il va. Nous qui vivons encore du mystère de ses souffrances et de sa mort, Jésus nous oriente vers l’essentiel. Il nous offre de faire de notre existence, du quotidien de nos vies, des grandes épreuves de notre vie, une croix, une preuve d’amour. L’amour est force de salut, c’est une lumière qui éclaire notre propre chemin. C’est une lumière qui éclaire le chemin de tous ceux que nous aimons. Ce que nous avons à porter pour rester fidèles à Jésus, sert au salut de nos frères.
Et l’autre malfaiteur disait : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume. » Jésus lui dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » Nous contemplons Jésus sur la Croix et nous regardons Marie sa mère, la femme de compassion. Notre vie n’est plus à nous-mêmes mais à celui qui est mort et ressuscité pour nous, le Premier-né d’entre les morts. Elle est vécue avec Jésus, l’Envoyé de Dieu. C’est dans notre quotidien que nous disons à Dieu notre amour. C’est dans notre vie que nous accueillons la volonté du Père et que nous rencontrons la Croix de Jésus. C’est ainsi que notre vie peut être livrée au Christ, Roi de l’univers. Notre destinée pascale est inscrite dans notre baptême. Dans notre vie de tous les jours, le Christ Messie veut être roi. Il est le Roi des cœurs libres. Sa royauté n’est pas de ce monde. Elle se donne dans un acte d’Amour unique pour chacun de nous. La royauté de Jésus, c’est le rayonnement universel de sa Parole. C’est l’illumination de chaque cœur de croyant. C’est bien d’amour et de joie dont il s’agit. C’est l’incendie de la charité jusqu’aux confins de la terre, à commencer par l’incendie de notre cœur où tout doit prendre feu, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Le roi d’Amour qui nous apparaît dans l’Evangile comme un messie crucifié est le Sauveur du monde. C’est Lui qui nous sauve de la mort d’une manière étonnante en prenant sur lui tous nos péchés : "Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres."