Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu.
Jésus vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait la foule. Nous sommes dans à un tournant de la vie de Pierre qui prend avec lui Jésus dans sa barque. Simon accepte de bonne grâce de s’éloigner un peu du rivage pour que, monté dans le bateau, la voix de Jésus porte mieux et que tout le monde entende. Les pêcheurs viennent de terminer leur travail, c’est au moment où ils ont renoncé à la pèche pour ce jour et qu’ils rangent leur matériel, car l’échec est définitif pour ce jour-là. Jésus se met à parler. Quand il est trop tard pour les hommes, il n’est jamais trop tard pour Dieu. Il nous demande souvent, aux moments de fatigue ou de découragement, le petit geste qui n’a l’air de rien, mais qui déjà nous met en marche vers lui. Dieu est venu chez lui, il parle à partir de la barque de Pierre. La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, car Marie a consenti, elle aussi, à porter en elle le Fils bien-aimé du Père.
Quand Jésus eut fini de parler, Jésus dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. Jésus pense déjà à la pêche spirituelle quand il propose à Pierre de jeter les filets. Par la foi, par sa confiance au « Rabbi, » Pierre a su dépasser les limites du bon sens trop humain. La Parole de Jésus est plus forte que toutes ses évidences. Sur ta parole, dit Pierre, je vais jeter les filets. Pierre lance son filet. Il lancera, au nom de Jésus, des paroles claires et efficaces qui permettront de sauver des hommes. Il répandra partout son éloquence selon le Christ. La barque de l’Église, deux mille ans après, continue sa route, toujours ballottée par les flots, n’ayant qu’une parole, la Bonne Nouvelle de Jésus. C’est ainsi que la Parole de Dieu prend corps au milieu de nous. Le Verbe fait chair, Dieu qui se fait humain, demande à Marie de « l’abriter sous sa tente, » de manière merveilleuse dans le mystère de l’Annonciation. L’Esprit Saint la couvre de son ombre et la Parole devient chair. Dieu vient chez nous, il se fait l’un de nous, il marche sur nos chemins.
A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. Pierre est saisi de tremblement, de cette crainte annoncée par l’Écriture quand Dieu passe. Il dit à Jésus : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, je suis un homme pécheur. » Suite à la parole donnée, Pierre éprouve à la fois, attirance et effroi. Il touche au plus profond de lui-même celui qui le rend libre. Il est pauvre, mais il est disponible. Dans cette prostration, la Parole le rejoint au plus profond de lui-même. Quand Dieu agit dans une vie, tout devient possible, nous lui laissons nos mains libres. Dieu qui est le tout autre, veut être aussi le tout proche. Non seulement il est le tout-puissant, mais il veut être le tout aimé. Jésus nous propose ainsi de le suivre, de continuer l’aventure qui est commencée. L’humanité va apprendre la Bonne Nouvelle par les Apôtres. Le don de Dieu va arriver jusqu’à nous ! La barque de l’Église, deux mille ans après, continue sa route annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus. Nous sommes encore dans cette barque et l’amour de Dieu circule dans le cœur humain.