« Lorsque Jésus eut achevé de faire entendre au peuple toutes ses paroles, il entra dans Capharnaüm. »
Il y avait un centurion dont un esclave était malade et sur le point de mourir ; or le centurion tenait beaucoup à lui. Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya des notables juifs pour lui demander de venir sauver son esclave. Ce centurion de l’armée romaine est étonnant. C’est pour son esclave qui est malade qu’il demande à Jésus d’intervenir. Il ne fait pas seulement preuve de charité mais encore d’une grande humilité avec une grande foi. Il envoie ses amis du judaïsme vers Jésus car il ne se considère pas digne de rencontrer Jésus. La grande charité de cet homme envers son esclave et la confiance qu’il montre envers Jésus est ainsi proposée à ceux qui partagent le Corps et le Sang de Jésus. En effet avant de recevoir la communion, ils reprennent cette Parole : « Seigneur je ne suis pas digne. » Ainsi cet Évangile est situer en Église alors que nous célébrons l’Eucharistie qui vivifie notre amour du Père et le service des pauvres.
Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient instamment : « Il mérite que tu lui accordes cela. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. » Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri ! La reprise de cette Parole au cœur du mystère de la foi est pleine de sens. Le don de Jésus dans son Corps et dans son Sang est le sommet de la charité fraternelle. Le lien entre le Corps Eucharistique du Christ et son Corps qui est l’Eglise est ainsi manifesté. Dans le service des pauvres nous avons besoin d’être nourri du Corps et du Sang de Jésus. Ainsi une vie nouvelle nous est donnée, des relations nouvelles avec le monde nous sont proposées. Le mystère de l’Eucharistie est le cœur du mystère de la foi : « Il est grand le mystère de la foi » ! Devant ce don que Jésus nous fait de Lui-même nous entrons dans l’humilité, la miséricorde et la tendresse infinie du cœur de Dieu.
Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité, mais j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. » Entendant cela, Jésus fut en admiration devant lui. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait : « Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » Revenus à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé. Nous rendons grâce à Dieu pour la parole qui nous est donnée, elle est aujourd’hui encore essentielle. Notre sollicitude pastorale nous donne de respecter profondément ceux qui ont d’autres nourritures, comme ce centurion qui nous est proposé en exemple de foi. Nous sommes abreuvés au Corps et au Sang de Jésus pour qu’une vie nouvelle jaillisse de nos cœurs. Des liens d’amour privilégiés sont donnés par son Sang et par sa chair pour rejoindrer les frères liés au Cœur de Jésus de façon implicite. Plongés au cœur du mystère de l’Amour de Dieu par le sacrifice de Jésus, nous sommes entrainés dans une vie nouvelle. Rachetés pas la vie d’amour de Jésus nous sommes unis à toute l’humanité. Jésus a voulu que ce témoignage retentisse au cœur de l’Eucharistie. Nous faisons mémoire de l’amour de Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout.