« Jean proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »"
La prédication de Jean Baptiste suscite un formidable élan de conversion en Israël. Tous ceux qui se décident à changer de vie pour laisser à Dieu sa place, viennent se plonger dans les eaux du Jourdain en signe de renouveau intérieur. Jésus a voulu rejoindre son peuple dans sa foi et sa confiance en Dieu. Bien que sans péché, il est venu se faire baptiser par Jean. Il a inauguré sa vie publique par un acte d’humilité et de solidarité avec les hommes qu’il venait sauver. Le monde vit encore des désastres qui s’étalent quotidiennement sous nos regards et qui sont opérés par le « péché » des hommes. En regardant la violence des massacres, la nature abimée par les tornades et les tempêtes, nous comprenons ce qui se passe au cœur de l’humanité quand le péché fait son ravage. Il ravage, dans le cœur de l’homme, tout ce qui s’y trouve de meilleur. Nous contemplons Jésus marchant avec les pécheurs sur les rives du Jourdain. Par son Incarnation, Jésus appartient à notre humanité qui cherche la paix, il prend sur lui la souffrance de l’homme blessé. Dieu notre Père manifeste l’unité avec son Fils Unique qui nous sauve.
« En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. » Nous contemplons Jésus, le Sauveur du monde, baptisé par Jean-Baptiste, descendant dans les eaux du Jourdain. La Passion de Jésus, symbolisées par les eaux du Jourdain, est préfigurée. A partir de son Baptême, nous pouvons déjà le contempler à Gethsémani, vivant dans l’agonie. Jésus s’humilie, il se fait un "frère" parmi ses frères. Quand Jésus est immergé dans les eaux du Jourdain, nous le contemplons descendant dans la mort même, meurtri de toutes manières sur la croix. Cette immersion de Jésus dans le courant du Jourdain en fait un fleuve d’Amour pour notre propre Baptême. Dieu notre Père confirme son Fils Bien Aimé, il est celui en qui il se reconnaît et se complaît. Dès que nous prenons la route de l’humilité, nous vivons une vraie solidarité avec nos frères. C’est de la grâce filiale que nous vivons, quand nous laissons Dieu établir sa vie en nous. Il nous resitue dans la profondeur de notre réalité humaine et il la régénère. Jésus vient à notre secours, il descend dans la « nuit » du monde, il lui apporte la Lumière. Nous voulons le laisser descendre dans toutes les épaisseurs de notre vie. Si Jésus a pris notre nature humaine, c’est pour nous délivrer de tout mal, de tout péché.
"Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »" Cette voix partie de Dieu, situe le baptême de Jésus à la lumière de sa mort et de sa Résurrection qui nous donne la vie. Non seulement Jésus est venu à nous par l’eau de son Baptême, mais il vient encore à nous par l’eau et le sang qui ont jailli de son côté ouvert par la lance. Sur la croix, il nous prouve son amour. Cette eau et ce sang qui n’ont été versés qu’une fois, continuent à jaillir chaque jour en Église. Ils préfigurent l’eau du baptême et le sang de l’Eucharistie. Jésus entend cette Voix du Père qui parle pour nous. L’Esprit descend ainsi nous manifester son mystère, il est vrai Dieu et vrai homme. Nous sommes délivrés de la peur de la mort quand Jésus se relève et sort de l’eau. Nous le contemplons déjà ressuscité, lui qui nous donne une Vie nouvelle, car nous avons besoin d’être renouvelés dans notre vie. Le ciel s’ouvre et nous donne la réconciliation avec Dieu notre Père. L’Esprit Saint témoigne du mystère de Jésus qui nous sauve. De Noël au Cénacle, du Baptême à la Croix, c’est le fleuve d’eau vive, c’est l’Esprit Saint qui a jailli pour nous de la mort glorifiante de Jésus. En fêtant le Baptême de Jésus dans le Jourdain, c’est la manifestation du Salut dans le Christ qui nous est donnée. "Tu es mon Fils, mon Bien-aimé."