« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures.
C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal. "Ton poids c’est ton amour," dira Augustin. Tu vaux ce que vaut ton amour. L’amour est tellement beau et précieux qu’il est toujours en naissance. C’est une expérience que nous faisons dans l’Esprit Saint. Quand nous aimons, nous nous mettons au service de l’aimé, c’est une nécessité interne à l’amour. Il est impossible dans l’amour de « se donner le titre de rabbi, » le seul maître c’est Dieu. Augustin, que nous fêtons aujourd’hui, est l’homme d’une intelligence extraordinaire et qui a une puissance de vue étonnante. A l’école de Jésus qui a dit : "Nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous à ce qu’il nous donne part à son Esprit." C’est l’Esprit Saint qui vient à notre secours car l’amour de Dieu nous est donné pour que nous nous aimions les uns les autres. « Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui." Augustin a prêché la beauté de l’amour de Dieu : " Averti par mes lectures, à faire un retour sur moi-même, dit-il, je suis entré dans le fond de mon cœur, sous ta conduite. Je l’ai pu parce que tu t’es fait mon soutien. J’y suis entré, et j’ai vu, de je ne sais quel œil, plus haut que ma pensée, une lumière immuable. Ce n’était pas la lumière ordinaire que perçoivent les yeux du corps, ni une lumière du même genre mais plus puissante, plus éclatante, remplissant tout de son immensité. Non, ce n’était pas cela, mais une lumière différente, très différente de tout cela."
" Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes, vous décorez les tombeaux des justes,” et vous dites : “Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.” La résurrection de Jésus a fait de nous des êtres renouvelés, nous sommes devenus ses frères tendrement aimés de notre Père. Cet amour nous le recevons comme de bons fils et nous nous efforçons de le mettre en œuvre chaque jour. « Mes bien-aimés, aimons nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu. » Toute conversion chrétienne est bien là, à l’écoute de la volonté du Père. Saint Augustin le manifeste ainsi : "Cette lumière n’était pas non plus au-dessus de ma pensée comme l’huile surnage au-dessus de l’eau, ni comme le ciel s’étend au-dessus de la terre. Elle était au-dessus parce que c’est elle-même qui m’a fait ; et moi au-dessous, parce que je suis son ouvrage. Pour la connaître, il faut connaître la vérité ; et celui qui la connaît, connaît l’éternité ; c’est la charité qui la connaît. O éternelle vérité, vraie charité, chère éternité ! Tu es mon Dieu, et je soupire après toi jour et nuit." Le Père de Jésus nous aime d’un amour infini. La beauté de ce Père Unique est aux cieux. Saint Augustin a manifesté sa tendresse avec une parole-choc : « Aime et fais ce que tu veux. » "Mes bien-aimés, puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Voici à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés."
Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes : vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! L’humilité est un fruit de la foi au Dieu d’Amour : « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. » "Quand j’ai commencé à te connaître, tu m’as élevé vers toi pour me montrer que j’avais encore bien des choses à comprendre et combien j’en étais encore incapable. Tu m’as fait voir la faiblesse de mes regards, en lançant sur moi ta splendeur, et j’ai frémi d’amour et d’effroi. J’ai découvert que j’étais loin de toi, dans la région de la dissemblance, et ta voix me venait, comme des hauteurs : « Je suis le pain des grands ; grandis, et tu me mangeras. Et ce n’est pas toi qui me changeras en toi, comme cela se passe pour la nourriture de ta chair ; mais toi, tu seras changé en moi. » (Saint Augustin) Nous connaissons bien notre incapacité d’aimer. Notre cœur est très fragile dans son amour. L’acte de foi, d’espérance et d’amour est notre combat spirituel. Il nous est bon d’entendre cette parole de foi qui fortifie. Dès que nous ne sommes plus dans cet amour, nous sommes en danger. Aimer est une décision. C’est lutter, envers et contre tout, contre tout ce qui pourrait éteindre la petite flamme de notre cœur qui nous donne de nous aimer les uns les autres. C’est là le lieu de notre conversion, c’est le cri de notre résurrection.