Quand ils eurent rejoint la foule, un homme s’approcha de lui, et tombant à ses genoux, il dit : « Seigneur, prends pitié de mon fils. Il est épileptique et il souffre beaucoup. Souvent il tombe dans le feu et, souvent aussi, dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir. »
Nous fêtons aujourd’hui saint Dominique « celui qui appartient au Seigneur. » La mère de Dominique aurait vu en songe, pendant sa grossesse, un chien tenant une torche allumée dans la gueule pour éclairer le monde. Ce songe résume la vie de Dominique. Il est le troisième de la fratrie après Antoine et Manés. Tous trois deviendront prêtres. Envoyé à l’université de Palencia pour étudier la théologie et la philosophie, il fut repéré par le prieur du chapitre des chanoines réguliers d’Osma. Il entra à l’âge d’environ 25 ans, comme chanoine dans cette communauté en pleine réforme. « Aussitôt il se mit à briller parmi les chanoines comme l’étoile du berger, le dernier par l’humilité du cœur, le premier par la sainteté. » La scène forte de l’Evangile où l’on voit un enfant possédé, un père en grande souffrance devant le terrible mal de son enfant, et des apôtres qui n’ont rien pu faire, tout apôtres qu’ils étaient, va bien avec la fête de saint Dominique. Il sera toujours dans une grande ardeur pour accomplir l’œuvre de Jésus. C’est un homme de prière. Toujours, il veut rentrer dans une réelle communion avec Dieu, dans une confiance totale, dans un abandon total de lui-même. Tous les jours il écoute Dieu et il se livre à lui de tout son être, afin de lui laisser toute la place. Contre le démon, l’homme ne peut rien par lui-même, mais s’il laisse Dieu agir à travers lui, en lui, alors le combat peut être gagné. La parole de Dieu nous amène à réfléchir sur la qualité de notre foi et sur notre manière de l’approfondir.
Prenant la parole, Jésus dit : « Génération incroyante et dévoyée, combien de temps devrai-je rester avec vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. » Jésus menaça le démon, et il sortit de lui. À l’heure même, l’enfant fut guéri. Une légende attribue à Dominique l’apparition de la Vierge qui se montre à lui sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire. Il a reçu le rosaire des mains de Notre-Dame. Avec l’aide de Marie, nous reprenons la lecture de l’Evangile. Le père de cet enfant exprime son amour pour son fils en cherchant une guérison totale et il fait confiance à Jésus. Sa démarche est un véritable acte de foi. Il s’agenouille devant Jésus et l’implore directement avec la conviction intérieure que sa demande sera exaucée. Chasser les démons est généralement un ministère très particulier qui ne peut être accompli qu’avec la grâce de Dieu. À son retour du Danemark, Dominique est résolu à combattre l’hérésie des cathares à la demande du pape Innocent III. Dominique opère un grand nombre de conversions par la seule persuasion ; il ne prend aucune part à la guerre, ne voulant d’autres armes que la prédication, la prière et les bons exemples. Il établit à Fanjeaux le premier monastère de femmes. La foi de saint Dominique permet à Jésus d’accomplir des œuvres extraordinaires.
Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? » Jésus leur répond : « En raison de votre peu de foi. Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible. » Dominique fonde l’ordre des Prêcheurs, mieux connu aujourd’hui sous le nom de dominicains. Ils seront invités à s’instruire sans relâche. Une règle inspirée de celle de saint Augustin sera choisie. Dominique donne ses premières structures à l’ordre des frères prêcheurs. À sa tête est placé un maître général auquel sont soumis tous les prêcheurs. Un chapitre général est réuni tous les ans, élaborant les règlements de l’ordre et disposant du pouvoir judiciaire. La règle de l’ordre accorde une large place à la prière liturgique et à la méditation. L’ordre ne doit avoir ni revenus, ni propriétés, et doit pratiquer la mendicité conventuelle. Seule est admise la possession du couvent par la communauté et de livres par chacun des frères. Chaque couvent se transforme en maison d’étude et chaque province dispose de centres d’études biblique et théologique. Dominique disperse ses seize premiers frères dans des villes universitaires. La qualité de leur enseignement leur donne rapidement les chaires de faculté. Ils répondent ainsi à la recommandation du quatrième concile du Latran qui invite les évêques à doter leurs diocèses de prédicateurs instruits. Dominique meurt à Bologne après une longue maladie le 6 août 1221. Il est canonisé le 3 juillet 1234 par Grégoire IX.