"« Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. »
En ce temps du carême, nous ajustons notre marche vers Pâques à la Parole de Dieu. Jésus nous invite à observer les commandements de Dieu, il vient bâtir le royaume de Dieu. Dieu développe en chacun de ses enfants un cœur profond, aimant de plus en plus la communauté humaine pour qu’en elle fleurisse le désir de Dieu. Le scribe écoute la réponse de Jésus, il reconnaît que le second commandement, toujours inséparable du premier, est pourtant distinct. Car l’amour pour autrui ne peut pas remplacer l’amour pour Dieu, pas plus que le prochain ne peut remplacer Dieu. L’amour de Dieu et l’amour des frères est lié dans la réalité même de notre vie qui est une. Ces deux amours sont si liés qu’ils ne font qu’un et valent plus que tout le reste. Ces deux commandements sont semblables parce que l’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain doit mobiliser toute notre personne et toutes nos forces. On ne peut pas vraiment s’approcher de Dieu sans commencer par aimer tout ce que Dieu aime. Plus on est près de Dieu, plus on se rend proche des enfants de Dieu.
"Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. Jésus confirme que le premier commandement est agrégé au second pour ne plus faire qu’un seul commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » L’amour de Dieu et l’amour des frères se réalise dans le même amour. Non seulement il part de la même source mais c’est le même amour qui s’exprime de façon différente. « La charité, c’est tout sur la terre, disait Thérèse de Lisieux et l’on est sainte dans la mesure où on la pratique. » L’Evangéliste Marc donne à cet entretien un aspect très positif : Quel est donc le premier commandement ? Cette parole est très actuelle que ce soit au niveau mondial, dans l’Église, dans la communauté ou la famille. Jésus opère une très grande révolution, le commandement de l’amour est un, voilà la grande nouveauté.
« Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. Nous savons que la tentation est forte de cloisonner les amours de notre vie ; le spirituel d’un côté et de l’autre le temporel ! D’un côté l’acte de foi, et de l’autre l’engagement social ; D’un côté l’Eglise, de l’autre le politique ; D’un côté la contemplation, de l’autre l’action. Ces fausses oppositions sont nocives. Jésus nous invite à briser les murs que nous édifions entre l’amour divin et l’amour humain. La demande de simplification est saisissante, elle nécessite l’articulation de deux amours indissociables. La conversion que Jésus nous demande revient à ne pas séparer l’amour de Dieu de l’amour du prochain. Nous cherchons la vérité, nous voulons donner un sens à notre vie, réaliser une vie joyeuse, donnée, efficace pour le Royaume de Dieu. En aimant notre frère et en aimant Dieu, nous glorifions le Dieu d’amour qui en est la Source et dans lequel nous voulons nous retrouver sans cesse. Jésus prend toute notre vie dans son cœur et nous ouvre un chemin royal, le chemin de l’Amour.