« Quelqu’un de la foule dit à Jésus : Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
« Jésus lui répondit : Qui a fait de moi votre juge ou votre arbitre ? » Jésus est venu nous apprendre le partage, l’accueil de l’autre, du petit et du pauvre. Cette œuvre de Dieu se réalise dans la douceur et dans la simplicité du cœur. Ce n’est pas notre œuvre, c’est l’œuvre de Dieu. Jésus est le Sauveur de notre vie, il est la lumière qui nous éclaire sur l’essentiel. Nous sommes devant notre rapport aux biens matériels. Il nous faut respecter les nécessités humaines et honorer la dimension spirituelle de notre vie. Nous sommes invités à entrer dans la cohérence entre ce que nous croyons et ce que nous vivons. La réalité spirituelle qui passe la mort, c’est l’amour. Dieu est amour, notre capacité d’aimer et d’être aimé seule peut accueillir l’Amour. Il s’agit, durant notre vie terrestre, de travailler à augmenter notre capacité d’aimer, c’est elle qui nous fera franchir le cap de la mort. Un critère de l’amour authentique est celui avec lequel nous jugeons notre manière d’utiliser les biens matériels. Tout ce que nous "possédons" vient de Dieu, tout nous est donné pour le partage. C’est ainsi que se bâtit le Royaume des cieux, déjà sur la terre. Il nous faut tout faire « comme si tout dépendait de Dieu, et en même temps, faire tout comme si tout dépendait de nous, » en demeurant dans l’amour.
S’adressant à la foule Jésus leur dit : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. » L’Evangile éclaire notre désir de vivre, de croître, de jouir, de posséder, de dominer. Il y a dans notre cœur des peurs et des désirs qui nous poussent à rechercher les biens matériels. Nous cherchons dans la possession des biens une sécurité pour apaiser notre crainte de l’avenir. Tout est au Christ, nous lui redisons sans cesse notre action de grâce et nous lui demandons qu’il prenne vraiment toute notre vie en lui. Nous ne voulons pas nous appuyer sur nous-mêmes. Dieu est le seul le maitre de la vie et de la mort. L’homme qui est rempli de lui-même, se fait illusion en croyant qu’il domine sa propre vie. En fait, il en est seulement le dépositaire pour faire advenir en lui la vie du Royaume de Dieu, le mystère de l’Amour. C’est ainsi que Jésus remet la finalité de notre vie sous nos yeux. Nous préparons le Royaume en partageant les biens que Dieu nous donne et en veillant sur les pauvres et sur les petits.
Et Jésus leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : ’Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.’ Puis il se dit : ’Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. » Jésus élève notre regard, il l’ouvre aux vraies valeurs et il nous entraine plus loin encore : En effet le but de notre passage sur la terre est le partage et le don au plus petit du Royaume, ainsi un trésor nous est préparé pour le ciel. Pour entrer dans la dynamique du détachement par rapport aux biens matériels, il nous faut comprendre que notre finalité se trouve en Dieu et que nous y communions par l’amour. L’amour reçu et l’amour partagé est le lieu où nous réalisons notre véritable réussite humaine. Pour cela, nous quittons nos peurs et nos désirs de puissance pour trouver notre bonheur en Dieu et dans l’amour partagé. Notre vie présente est le commencement de la vie éternelle, une préparation à la rencontre du Seigneur Jésus. Un jour, il nous faudra tout quitter pour la vie avec Dieu à laquelle nous sommes destinés. Notre vie éternelle est dès à présent commencée, il nous faut donc savoir tendre vers les réalités spirituelles qui seules passeront la mort.