"Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Thérèse a enseigné, par l’oraison, comment nous pouvons porter un bon fruit pour le Seigneur Jésus. La puissance d’amour qui habitait le cœur de Thérèse était nourrie par sa vie de foi en Jésus présent en elle. « Le Seigneur dit un jour à Thérèse : Jusqu’ici tu ne fus pas entièrement à moi ; maintenant que tu es tout à moi, sache que je suis tout à toi. » Dieu brûle d’un désir extrême de s’unir à nous ; mais il faut que nous aussi, nous prenions soin de nous unir à lui. Jésus parle de deux arbres, le bon arbre qui porte un bon fruit, le mauvais arbre qui porte du mauvais fruit. Il est impossible que nous soyons le bon arbre qui porte de temps en temps du mauvais fruit. Nous pouvons laisser notre conscience s’endormir et faire le contraire de ce que Jésus nous a enseigné, jusqu’à être crucifié pour nous. Nous ne devons pas nous laisser arrêter par nos fragilités. Au contraire, nous nous en servons comme d’un tremplin pour aller vers le cœur de Dieu plein de miséricordieuse tendresse. Le Carmel est une grande école ou l’on apprend à rencontrer le Dieu caché, à l’intime de soi-même : "O Trinité que j’adore," disait Élisabeth de la Trinité. Nous sommes une louange de gloire, temple de l’Esprit Saint, à l’école de la Vierge Marie ! Thérèse a tenu bon.
"Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. Thérèse d’Avila, voyageait avec les moyens de transport qui la faisait beaucoup souffrir. Elle traversait son pays avec de jeunes religieuses pour fonder des monastères. Quand elle trouvait un abri dans l’auberge du pays, elle y passait la nuit dans les veilles. Sa vie était un pèlerinage, « une nuit passée dans une mauvaise auberge, » disait-elle. Elle s’est prononcée pour Jésus avec un grand amour. Quand elle avait acquis une maison dans un endroit propice, aussitôt Jésus, le Roi d’amour, était exposé dans le Saint Sacrement. Les sœurs, éclairées par Thérèse, pouvaient alors adorer leur Seigneur. C’est la puissance de Dieu qui agissait en elle comme elle agit toujours dans l’Église malgré et au travers de notre grande faiblesse. Pour rendre témoignage à son Amour et porter de bons fruits, Dieu nous donne son Esprit Saint. Il est l’Esprit Consolateur et le Maître de notre vie tout entière. L’accueillir, nous laisser être aimé par lui qui nous donne d’être nous-mêmes est notre appel. Il fait de nous ses témoins. Nous persévérons dans notre travail, dans notre famille et dans la société en témoins de Jésus.
"L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. Nous demandons à Dieu la grâce de l’ardeur qui habitait le cœur de Thérèse. Nous nous laissons aimer gratuitement et sans mesure par le Dieu qui n’est qu’Amour et Miséricorde. Aujourd’hui, Thérèse resplendit de la beauté de Jésus qui nous demande de vivre dans la lumière de l’Amour. La conscience de cet Amour change notre vie. C’est un ferment qui pénètre chaque instant de notre journée, chacune de nos relations. Témoigner de cet amour est la gloire de Dieu dans notre vie. C’est le grand bonheur que nous ne pouvons pas garder pour nous. C’est dans la faiblesse humaine que se déploie la puissance de l’Amour infini de Dieu. Là est un grand mystère d’espérance. Dieu qui a ressuscité Jésus, agit dans notre faiblesse et dans notre misère. Les puissances du monde et de l’enfer peuvent se déchaîner, elles sont impuissantes face au souffle d’Amour du cœur de Dieu. Si quelqu’un se tient debout dans la foi, les yeux fixés sur Jésus le Sauveur, la force, le pouvoir du Christ agit en lui.