"Huit jours environ après ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante.
Et deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem. La Parole nous offre des images qui tantôt se fondent et tantôt se distinguent. Jésus, dans sa prière, offre tout au Père. Il a emmené avec lui ses disciples choisis, ’Pierre, Jean et Jacques’ qui seront aussi à l’agonie. "Pendant que Jésus priait, l’aspect de son visage changea, et ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante. C’est alors que le Père intervient : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le. » La Face douloureuse de Jésus a fasciné ses amis. Devant cette face de Jésus condamné, crucifié, mourant, on ne peut s’arrêter que si l’on aime. Isaïe a décrit le Messie souffrant comme un homme de douleur, méprisé, abandonné des hommes, devant qui on détourne le regard ! Jésus manifeste l’importance de ces paroles : "Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué." Le visage de Jésus se dessine avec la Parole de Dieu, elle ne nous fixe jamais une image unique du visage de Jésus. Le mystère de la Passion et de la Résurrection de Jésus qui va se dérouler devant nous, est ainsi annoncé.
"Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’en allaient, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le. » Rien ne nous dispose à deviner la gloire de Dieu en Jésus qui affleure un instant sur son visage. Le sommeil de Pierre et des autres, nous le connaissons bien par expérience : sommeil de notre foi, assoupissement de notre espérance trop vite lassée, somnolence de notre amour fraternel. Dans la Passion de Jésus seul l’amour est splendeur. Tout le reste est violence, haine et trahison. Si la Face douloureuse de Jésus est si belle, si noble, si attirante pour nous les croyants, spécialement aux heures de souffrance et d’angoisse, c’est parce qu’elle nous dit un murmure d’amour qui est allé jusqu’à l’extrême, un amour qui a su traverser la mort.
« Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul. Les disciples gardèrent le silence et, de ce qu’ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là. » Les disciples ont vu la Face de Jésus transfigurée par la prière. Rien ne les préparait à cette révélation, à ce dévoilement inattendu du mystère de Jésus Fils de Dieu ! Alors que Jésus aborde la perspective de sa Passion et celle de ses disciples avec lui, le Père le transfigure devant eux ! Le sommeil nous guette, mais c’est la gloire de Dieu qui nous tient éveillés dans notre foi. » Notre vie est cachée à nos yeux, elle est en Dieu avec le Christ Jésus. En illuminant de sa propre gloire le Visage de Jésus Ressuscité, Dieu notre Père nous transfigure déjà. Les disciples gardèrent le silence, ils ne racontèrent rien à personne de ce qu’ils avaient vu. Ils ont perçu quelque chose du mystère de Jésus, mais ils sont incapable d’en parler. Ce sera à la Résurrection de Jésus que tout sera manifesté publiquement.