…Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens.

Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Ce jeune fils qui demande sa part d’héritage dit à son père de manière cachée : « Je te considère comme mort pour moi. » Aujourd’hui, dans une civilisation de consommation, la culture ambiante s’établit comme si Dieu était mort. Quand nous sommes passés ainsi dans des coutumes étrangères, il est difficile de ne pas les adopter. L’image de Dieu en nous s’estompe et disparaît de notre esprit. C’est alors que survient la famine pour cet homme qui voudrait manger ce que mangent les porcs ! Le jeune homme de l’Evangile est passé par un chemin de douleur. Comme lui, nous essayons de trouver une issue à nos questions existentielles. Il nous faut découvrir, en nous, cette partie cassée, qui a brisé l’unité de notre être. Nous avons du mal a considérer en nous la dynamique de la vie, là où retenti la joie du rassemblement, la joie de la réconciliation. Cette Parole de l’Evangile porte une plénitude de joie. La maison paternelle est remplie de la joie du père qui retrouvera son fils cadet. Nous demandons la grâce de la douceur, pour demeurer dans l’Amour.
"… Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. …Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Quelle est sa surprise quand il s’aperçoit qu’il est resté vivant dans le cœur de son père, comme son unique. Il découvre dans cet accueil cette partie qui est la plus profonde en lui, silencieuse, qui ne cesse d’attendre, d’espérer, de croire que tout est possible malgré tout. Avant de rentrer à la maison, que de souffrance pour cet homme ! Il s’est dévalorisé, il se tient de côté, et il est prêt maintenant à tout accepter pourvu qu’il puisse vivre encore ! Cette partie à la fois profonde et douce, patiente, au long des jours, nous maintient en vie ! C’est alors qu’il nous faut rebondir dans l’espérance devant l’épreuve. La maison paternelle est remplie de joie, celui qui était parti est revenu, il doit retrouver sa vraie place. Cette dynamique en attente est en chacun de nous. Nous sommes désireux de la joie des retrouvailles, de la joie du rassemblement, de la joie de la réconciliation.
"…Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé." Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Dieu respecte notre choix, il se tient à la porte et ouvre son cœur plein de tendresse à son enfant qui est là. Il nous faut découvrir cette partie de nous qui s’est échappée de la communion. Nous découvrons alors cette partie victime du départ de l’autre. Pour tenter d’être pleinement lui-même et dans un excès de recherche de soi, le fils ainé s’est perdu, il a brisé l’unité de la vie. Nous avons à retrouver l’unité de nous-même où chacun peut vivre et reconnaître l’autre. Jésus nous rejoint en épousant notre nature humaine, il nous aide à revenir en nous-mêmes, l’enfant du Père qu’il aime gracieusement. Il nous rejoint dans cette partie qui attend au long des jours. Cette partie douloureuse ne cesse pas de croire que tout est possible. C’est l’Esprit Saint nous donnera de nous reconnaître en profondeur pour vivre en bonne intelligence, dans la joie. Cette Parole porte en elle la plénitude de la joie du Père qui voudrait que la maison paternelle soit remplie par la joie de ses enfants retrouvés et rassemblés.