"Alors Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas."

A Jérusalem, dans une atmosphère de conflits, Jésus combat les attitudes religieuses hypocrites de ceux qui disent et ne font pas. Elles font des ravages auprès des petits et des pauvres qui ne comprennent pas. Le climat est tendu entre les scribes, les pharisiens, et Jésus. Il leur fait remarquer que leur vie n’est pas en accord avec leurs paroles. Jésus démasque une attitude religieuse qui peut porter à confusion. Ils disent et ne font pas, en oubliant que Dieu voit ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Jésus a mangé plusieurs fois à la table de ces dignitaires. La conversion est toujours possible, pour tous, Jésus dénonce les pièges de l’autoritarisme. Etre très attachés à la loi de Moïse nous rend très estimables. Vu de l’extérieur, je peux paraître un homme juste et raisonnable, mais à l’intérieur les sentiments de discorde et de ténèbres envahissent mon cœur. Jésus sait qu’il va vers sa Passion et que ses disciples seront bientôt seuls. Ses disciples doivent être fidèles au message qu’il instaure et qu’ils auront à transmettre. Il faut vivre de nouveaux rapports entre les croyants pour s’ouvrir au Royaume des Cieux. Nous devons nous disposer à toujours nous trouver dans la fidélité aux Paroles de Jésus si nous voulons entrer dans sa nouveauté. La Parole de Jésus nous donne de reprendre vigueur. Nous avons besoin de reprendre des forces pour remettre notre être tout entier dans la Lumière de Dieu.
« Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt." Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Jésus combat l’état d’esprit de pharisaïsme, l’attachement à la loi pour la loi, sans remonter jusqu’à Dieu. C’est sous un masque de justice que peut se cacher l’hypocrisie. La lettre qui tue l’esprit génère le mépris des petits et des pauvres. Notre orgueil peut nous amener à mépriser les autres que nous jugeons pécheurs et ignorants. En agissant ainsi, nous sommes loin de Celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Nous avons là un avertissement très clair et une mise en garde très forte. Cette Parole s’adresse maintenant à tous ceux qui ont pour mission d’annoncer l’Evangile.
« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. » Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Nous nous tournons vers Jésus, notre guide merveilleux. Il s’est donné sur la Croix pour le salut du monde. Il nous faut imiter l’enfant qui se blottit contre sa mère. Il sait qu’il doit tout à son Père. Nous mettre au service des autres avec douceur et humilité est le meilleur remède. Ainsi nous nous éloignons du risque de prendre le pouvoir de Dieu et de dominer nos frères. En lavant les pieds de ses disciples, le soir du Jeudi Saint, Jésus nous apprend à nous aimer et à nous mettre au service les uns des autres. En s’offrant à nous dans l’Eucharistie, il nous aime jusqu’à la fin. C’est une véritable conversion à laquelle nous sommes tous appelés. Nous voulons abandonner tout sentiment de supériorité pour nous attacher à la loi d’amour avec un cœur tendre et généreux. Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est l’amour que nous avons pour Dieu et pour le prochain. « Que le plus grand soit votre serviteur ! »