« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; »
il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Nous célébrons, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, la solennité du Christ Roi de l’univers. Il donne un sens concret à notre vie chrétienne. Le Christ est le roi de l’univers, toute chose est créée en lui et pour lui. Sa royauté est manifestée sur toute la terre. Par la foi, nous pouvons dire : notre demeure c’est lui ; notre vie c’est de vivre en sa présence ; servir c’est le servir. Il y a ainsi ceux qui ont vécu une vie toute ordinaire dans le Christ sans regarder le bien qu’ils ont fait autour d’eux ! « Seigneur quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? » La véritable vie est de montrer l’importance de l’enjeu accroché à cette vie unique que Dieu nous a donnée. Le Seigneur sait qui nous sommes, il connaît ses brebis chacune par son nom. Le Christ Jésus nous rappelle une vérité claire et essentielle : L’amour est d’une importance première et dernière. La charité est le nœud de la perfection, celui qui aime accomplit toute la loi.
"Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Par nous, le Christ Jésus vient lui-même au secours de ces petits qui sont ses frères. La volonté du Père est que tous ses petits soient sauvés par Jésus et par les amis de Jésus. Cet Évangile met en œuvre une attitude mariale. Il nous rappelle la réflexion de Marie à l’Annonciation : "Qu’il me soit fait selon ta parole." La parole de Dieu n’est pas une parole humaine, c’est Dieu qui nous parle, c’est Dieu qui fait son œuvre en nous et avec nous, même si nous n’en avons pas conscience. Édifier le Corps du Christ qui est l’Eglise ne peut pas se faire sans le Christ dans son Eucharistie : "C’est mon Corps, c’est mon Sang livré pour vous," dit-il. C’est la nourriture véritable qui nous donne la vie. Nous avons besoin de nous laisser transformer par Jésus, par son Corps et par son Sang, pour avoir cette sensibilité divine et reconnaître « ces petits » qui sont ses frères.
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » Dieu est amour. Quiconque se refuse à aimer se met de lui-même en-dehors de Dieu. Il se jette hors de sa Lumière et, par là même, se plonge dans les ténèbres extérieures. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort, écrit saint Jean. L’Evangile énonce que c’est à l’amour que nous aurons manifesté sur cette terre aux petits qui sont les frères de Jésus que nous serons examinés. La parabole est une représentation imagée qui reprend la figure du pasteur triant son troupeau, tel qu’en parle le prophète Ezéchiel. L’enseignement dans l’Esprit est donné, l’alternative est bel et bien posée. Le Royaume de Dieu est l’offre d’un don sans partage, et le fruit d’un choix qui s’adresse à notre liberté d’enfant de Dieu. Ou l’on pénètre à l’intérieur de cet Amour et c’est pour toujours, ou l’on choisit de se maintenir dehors ! Notre merveilleuse et terrible liberté peut nous conduire jusque là, à tout jamais. Par nous, c’est Dieu lui-même qui prend soin de ses petits.