"Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.

"Le monde," dans ce message de Jésus, désigne ceux qui s’opposent à l’initiative du Père : c’est le monde du refus de Dieu. Il ne s’agit pas d’une haine secrète, qui reste tapie au fond des cœurs, mais d’une haine active et efficace, qui va jusqu’à la persécution. Ce que le monde ne supporte pas, c’est l’Esprit Paraclet dont nul ne sait ni d’où il vient ni d’où il va. Nous pouvons échapper au monde du refus de Dieu et à son entreprise d’autonomie par rapport à Dieu. Nous adhèrons à la liberté filiale dans l’obéissance à Dieu. Le Christ Jésus, notre Sauveur, a extirpé la haine qui peut encore sommeiller en nous. Cette haine peut-être réveillée par la haine du monde qui agit au milieu de nous ! Nous rencontrons en effet des obstacles à la vie divine et nous faisons l’expérience du « monde » qui est autour de nous mais aussi en nous. Appartenant au Christ, nous suivons Jésus, heureux de donner sa vie avec Marie qui était heureuse de donner sa vie à la suite de Jésus.
" Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Parce qu’ils ne connaissaient pas Jésus et n’acceptaient pas Dieu qui l’envoie, les hommes du refus ont persécuté Jésus l’Envoyé du Père. Le procès intenté à Jésus et qui l’a mené à la croix, se perpétue en procès contre les amis de Jésus, obéissant comme Jésus jusqu’à la mort. De même, l’Église servante épouse tout le destin de son Seigneur : destin de service, destin d’obéissance inconditionnelle. Le vieillard Siméon avait annoncé à Marie : « Un glaive de douleur transpercera ton âme. » Quand Marie portait Jésus en elle, il la protégeait et elle le protégeait. C’est en passant par le cœur de Marie que le cœur de Jésus a été blessé. La haine du monde contre nous est le signe que nous avançons véritablement dans le cœur de Jésus. Nous sommes toujours remis devant l’amour infini de Dieu. Nous vivons dans la foi en Jésus Christ, éclairés par sa Parole et nourrit par les sacrements qui nous donnent la vie de Dieu. Ils nous rendent victorieux de tout mal : « Demeurer dans mon amour comme je demeure dans le Père, demeurez en moi. »
« Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. » Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. En fait, la haine du monde ne fait pas échec à Dieu ni à son dessein de salut, car l’œuvre de haine, la persécution, loin de séparer le croyant de son Sauveur, intensifie sa relation au Fils et au Père. Mieux encore, la persécution nous fait entrer dans la réponse filiale de Jésus à son Père. Marie, qui a donné son consentement pour les mystères de joie à Noël, a donné aussi son consentement pour toute la vie de Jésus. C’est progressivement qu’elle a découvert les mystères douloureux de sa vie. En donnant son consentement aux mystères de douleur, Marie était déjà glorifié en Lui. « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. » Parce que nous sommes infiniment aimés, c’est seulement dans l’amour que nous pourrons affronter les épreuves et la haine qui nous vient du monde. Dans cet amour nous pouvons tout supporter car il nous faut encore être purifiés, pacifiés et illuminés. C’est un travail tout intérieur de Jésus qui nous est donné pour opérer notre libération totale. Quand nous sommes libérés, des fleuves d’eau vive ou l’amour de compassion prend corps, coulent en nous. Nous sommes témoins de la transformation progressive de notre vie en Dieu, il nous donne d’aimer dans l’Esprit Saint.