« Alors Jésus revient à la maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. »
Nous contemplons Jésus dans le don qu’il fait de lui-même. Il sait combien cette foule est affamée, il nous apprendra qu’il est le Pain de vie. Pour Jésus et ses disciples, « il n’était même pas possible de manger. » Jésus est identique au don qu’il fait de lui-même ! Avec lui, nous entrons dans un grand mouvement de compassion. La vie est si difficile à affronter pour tant de personnes ! Les gens ont enfin trouvé en Jésus quelqu’un qui donne du sens à leur vie ! La foule à entendu la Parole de Jésus, elle est nourriture pour eux ! Car la vie pourrait leur devenir insupportable. La vie de Jésus est tissée de contrastes merveilleux. Roi, il naît dans une étable. Maître, il lave les pieds de ses apôtres. Il supporte toutes les épreuves pour porter secours à ceux qui subissent le rejet et la honte. Son message s’adresse aux ignorants, aux timides, aux pauvres et aux petits. Sans cette parole qui est nourriture, ils ne pourraient pas vivre dignement, car la Parole de Dieu est la lumière de l’âme. Les chefs et les maîtres du peuple le repoussent. Ils conduisent les familiers de Jésus à douter de lui. Jésus se trouve alors devant l’incrédulité de ceux qui lui sont les plus proches. Sa destinée douloureuse va scandaliser ceux qui l’écoutent ! Ils ne comprendront pas son mystère ni le sens de sa mission.
« Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, » Jésus est entré dans l’arène des conflits humains, il se heurte à de vives oppositions. Son agir fait perdre la tête, la folie de son amour sera toujours déroutante pour nous. Jésus est déconcertant, il dérange ses proches qui ne peuvent pas accepter cela. Leur regard s’arrête sur le fils de Joseph et de Marie. Jésus donne sa parole dans la synagogue, il ne sera pas reconnu, on ne le comprend pas. On ne perçoit pas qu’il est l’accomplissement de la Promesse attendue. Pourtant, les pauvres se laissent nourrir par sa Parole, il est le seul qui leur donne espérance. Jésus se trouve face à ceux du « dedans, » qui écoutent la Parole, et à ceux du « dehors » qui le rejettent et qui lui sont opposés. Mais ces positions ne sont pas définitives, ceux qui sont dehors sont appelés à faire partie du groupe qui est au-dedans. La Vierge Marie est nourrie de la Parole de Dieu, elle fait confiance à Jésus. Sa parenté n’a pas la même connaissance de lui qu’elle ! Nous comprenons, qu’humblement, elle demeure avec les siens sur le chemin. Elle redit à Jésus son amour et elle attend que la Parole de Jésus fasse son œuvre d’amour.
« car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Le mystère de l’Incarnation est un paradoxe qui fait surgir Jésus proche de nous aujourd’hui encore. On connaît ses origines mais on ignore son identité. Il est tellement libre que l’on dira qu’il a perdu la tête. En devenant l’un de nous, Jésus entre dans la chaumière de Zachée et de Lévi. Il résonne comme une incompréhension pour ses proches, mais il est un beau cri de reconnaissance pour tout ceux qui l’accueille. « Voici l’agneau » innocent venu nous arracher au mal dit Jean le Baptiste. Aujourd’hui encore le monde est dans la même attitude perplexe ! Nous sommes dans l’accueil de Marie. A sa suite, nous choisissons la recherche d’un au delà de nous-mêmes. Nous savons par expérience que notre raison peut refroidir nos intuitions d’amour et durcir notre cœur. La Passion et la Résurrection de Jésus nous ouvre un chemin de lumière. Parce que Jésus a été jusqu’au bout du don de lui-même, nous pouvons suivre son chemin. Avec Marie, nous gardons toutes ces choses et nous les méditons dans notre cœur.