"Comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur dit : « Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Avec Jésus, nous entrons dans une ère nouvelle. Jésus change le monde, seule une société nouvelle pourra supporter la nouveauté de Dieu. Le vin nouveau des noces, c’est « la Bonne Nouvelle. » Changer le monde en se préoccupant des pauvres et des exclus est la Bonne Nouvelle annoncée. La vie avec Jésus est une grâce, elle nous fait retrouver le bonheur de notre vie. Les disciples de Jésus s’adaptent à l’œuvre de Dieu qui nous sauve. C’est le temps de la joie pour les amis de l’époux, c’est avant tout le temps de se réjouir. Nous avons besoin de nouveaux moissonneurs pour récolter la nouvelle moisson que sont les pauvres et les exclus. Jésus qui nous sauve nous invite à vivre dans sa compagnie, dans l’amour. Il est l’ami de notre cœur, qui a pris notre nature humaine. Nous pouvons le regarder, le contempler, nous pouvons nous retrouver en lui. Il nous invite à vivre de cet amour qui nous vient de Dieu, dans la foi et dans l’espérance. Jésus nous régénère fondamentalement. Nous sommes redevenus enfants de Dieu avec le Christ, dans le mystère de l’Incarnation.
"Jésus répondit : « Les compagnons de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner." Jésus, que le Père engendre à chaque instant, reçoit tout du Père et en toutes circonstances son Père proclame : « Tu es mon fils, mon Bien Aimé, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Jésus nous réintègre dans la filiation, une vie nouvelle en lui. Il annonce un jeûne nouveau lié à la Passion de sa propre vie. Jésus n’est pas accueilli, il est rejeté par les scribes et les grands prêtres, mais il va manifester son amour. Dans sa Passion, Jésus transforme fondamentalement notre vie. Il est le Christ, l’unique Grand Prêtre, le Fils du Père. Aux jours de sa vie mortelle, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication. Il a pris notre place pour demander le pardon de nos péchés et pour nous délivrer de la mort. C’est dans sa mort que va se situer le nouveau jeûne ! Quand nous serons là, souffrants avec lui pour le salut de nos frères, alors nous serons dans le vrai jeûne. C’est ainsi que Jésus profile le nouveau jeûne, les souffrances de la passion que vont partager ses amis.
Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. » Raccommoder du neuf sur du vieux apportera une surprise au lavage, le raccommodage n’aura pas tenu. Ce sera alors de plus grandes déchirures, bien pires que le premier accroc. Nous sommes dans le temps où il nous faut changer pour recevoir l’Évangile. Il nous faut revêtir le Christ. Jésus, par la parabole du vin nouveau et des vieilles outres, redit le même message. Mettre du vin nouveau dans de vieilles outres, c’est la catastrophe : on ne retrouve plus ni vin ni outres. Jésus voit dans le vin nouveau le symbole de l’Évangile, le signe de la nouveauté absolue qu’il apporte. La grâce de Jésus nous donne à la fois le contenu et le contenant. Au festin des noces, nous avons part à son Corps, nous sommes baignés dans son Sang pour une nouvelle régénération. Les invités de la noce pourraient-il jeûner pendant que l’Époux et avec eux ? Le changement que Jésus est venu introduire dans notre existence est fondamental. La proximité de Jésus, sa compagnie, son amour sont là. Notre seul souci est de demeurer dans cet amour infini de Dieu, une dimension toute nouvelle est introduite dans notre vie.