"Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »"
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Aujourd’hui, nous fêtons Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique. Avec une finesse psychologique rare, saint Thomas décrit le processus des actions que nous mettons en œuvre pour arriver à poser des actes qui soient humains, et qui respectent l’œuvre de Dieu. Nous demandons à Dieu cette intelligence pour guider notre vie, afin que tout ce que nous entreprenons serve la Gloire de Dieu, et répande son amour pour nos frères. Si nous demeurons dans l’amour, nos actes seront humains. Jésus est fatigué mais il est sans peur. Face aux difficultés, il est l’Homme de Dieu, toujours ouvert à sa Présence. C’est avec un grand courage qu’il affronte les douleurs de l’humanité. Les disciples le regardent comme un Maître qui fait de nombreux miracles. Les gestes de Jésus sont surprenants, il vont conduire les apôtres à poser sur lui un véritable acte de foi. Ils vont passer d’une lecture extérieure de ses actes à une compréhension intérieure du Sauveur. Jésus a foi dans la nature humaine à laquelle il redonne une grande confiance. Par tout ce qu’il fait, il nous donne de le découvrir. Il marche à nos côtés et il nous faut passer d’un regard humain sur Jésus à un acte de foi au mystère de « celui qui vient nous sauver. »
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Jésus est en prière, en état d’amour. Il demeure sous le souffle de l’Esprit Saint. Il va leur donner du courage en leur donnant confiance au-delà des évidences qu’ils expérimentent. Jésus va maintenant conforter la foi de ses disciples. Il leur avait dit : « Passons sur l’autre rive. » Jésus leur a demandé de prendre le risque de la traversée. Les disciples sont maintenant dans la peur et l’interrogation. Ils essayent de comprendre. Jésus dort ! « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Les compagnons de Jésus n’ont pas encore fait l’expérience d’être sauvés par lui de la violente tempête. Nous sommes aussi les compagnons de Jésus. Nous voulons prendre son chemin de douceur malgré notre faiblesse. Il faut que notre vie renaisse, toute nouvelle, en lui. C’est par l’humilité, par la douceur, par la délicatesse que nous allons avancer dans l’œuvre de Dieu. Elle grandira au-delà même de ce que nous pouvons espérer et penser. Notre souci est de ne pas défaire ce que Dieu fait en nous. Il nous faut le courage du saut dans la foi pour avancer dans un chemin spirituel.
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » Jésus commande aux éléments, au vent et à la mer. Jésus sait le chemin qu’il parcourt. Il donne à ses apôtres de le comprendre. Les disciples s’interrogent : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Ce Jésus faible, fatigué et dormant sur le coussin est aussi le Jésus fort qui calme la tempête ! Ils découvrent, dans la personne de Jésus, ces deux aspects de force et de faiblesse. Notre foi dans la personne de Jésus nous conduira à tenir ensemble les deux aspects de la force et de la faiblesse en nous. La foi qui nous fait comprendre les évènements de l’intérieur. Cette foi naîtra de la résurrection. Elle va illuminer le corps de Jésus et sa vie de Ressuscité nous permettra de comprendre la vérité et la justesse des actes qu’il a posés. Il en est ainsi du règne de Dieu, de nos actes, de nos pensées, et de nos paroles qui nous conduisent au cœur de Dieu. C’est l’amour qui nous permet de comprendre véritablement l’être humain que nous sommes.