"Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Nous contemplons la présence révélée par Jésus dans la grande fête du Saint-Sacrement, le Don de Dieu. La Parole nous entrouvre le plan d’amour de Dieu. Le pain et le vin sont des réalités qui annonçaient le pain de l’intelligence, le pain de la foi. A Capharnaüm, au lendemain de la multiplication des pains, Jésus développe la catéchèse eucharistique. Jésus prononce dans la synagogue de Capharnaüm que : « Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. » L’audace de Jésus suscite des murmures dans l’auditoire. L’étonnement des gens de la synagogue frise le scandale et le murmure s’amplifie. Nous avons la grâce de connaître la vraie réponse donnée par Jésus le soir du Jeudi Saint, quand, prenant le pain, puis la coupe, il dira : "Prenez et mangez ; ceci est mon corps livré pour vous… Buvez-en tous, ceci est mon sang." L’Eucharistie est nécessaire pour notre vie. Comme est indispensable la nourriture du corps humain, il nous faut développer une vie d’Amour. La vie éternelle est inaugurée dès maintenant dans le quotidien de notre existence par une relation d’Amour intense, profonde, invisible, avec Jésus.
"Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ?" Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. La Parole de Dieu donne le sens de notre marche et la nourriture pour le chemin ! Nous marchons dans le désert comme nos pères au Sinaï. Cette marche révèle ce que nous avons dans le cœur. Dieu met au cœur de son peuple le désir de s’approfondir. Il le prépare à une nourriture qui donne la vie. Demeurer en Jésus est le défi de notre vie. Dieu veut faire découvrir à l’homme qu’il ne vit pas « seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. » Si nous avons fondamentalement besoin d’une nourriture pour notre corps, il est une autre nourriture encore bien plus nécessaire, celle de notre cœur. C’est Jésus le « Pain vivant, » la Parole faite chair qui rassasie notre cœur. Il est « la vraie nourriture et la vraie boisson » qui donnent la vie éternelle.
"De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi." Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » L’Eucharistie est pour nous le pain du voyage, car en mangeant le Corps du Christ, nous venons nous ressourcer à sa vie, comme lui-même, voyageur parmi nous, se ressourçait constamment à l’Amour de son Père. Toute communion à son Corps et à son Sang est communion à sa vie de Fils de Dieu, d’Envoyé du Père. Demeurer dans le mystère de Jésus, c’est trouver en lui la lumière, la paix et le pardon. C’est puiser à sa vie la force de vivre dans l’épreuve. Nous vivons par lui, car l’Eucharistie est en nous un gage de victoire sur les forces du refus, de l’agressivité et de l’isolement, et sur celles de la maladie et de la mort. Demeurer en lui, c’est tout lui apporter dans la prière, en laissant résonner sa Parole au plus profond de nous : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Ce pain de vie nous rappelle combien Dieu nous aime. Il veut nous rassembler comme les grains de blé sur une même colline. "Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps." Jésus, présence d’Amour, nous unit à Lui et nous unit les uns aux autres. En Lui nous formons un corps parfaitement uni ! L’Eucharistie fait l’Église et l’Église fait l’Eucharistie.