" Tandis que Jésus leur parlait ainsi, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. »
Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples. Nous fêtons aujourd’hui Maria Goretti. Maria, troisième d’une famille de sept enfants, alors que son père est mort, aide sa mère Assunta dans la rude tâche de la famille orpheline. Assunta confie la garde des petits à Marietta, qui n’est alors âgée que de neuf ans. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l’éloignement du village l’empêchèrent de fréquenter l’école. La petite fille d’une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Maria se presse pour recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. Elle ne tient pas compte des difficultés et des distances à parcourir. « Je ne puis à peine attendre le moment où demain j’irai à la communion, » dit-elle l’après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à Jésus son Époux divin. Elle s’appliquait à la récitation quotidienne du chapelet. Jésus, aimé de cette enfant, est tout disponible pour elle. Il attend beaucoup d’elle et il l’accueille avec douceur et humilité. Jésus fait son œuvre de salut en chacun de nous. Aujourd’hui encore nous entrons dans la démarche de foi en Jésus qui nous sauve. Nous croyons qu’il peut nous sauver malgré notre faiblesse. L’humanité souffre, comme cette petite fille qui va donner sa vie à Jésus, et comme cette pauvre femme de l’Evangile qui s’en va, perdant sa vie.
"Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par-derrière et toucha la frange de son vêtement. Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. » Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée. Ceux qui s’approchent de Jésus avec une grande foi trouvent en lui leur secours. Maria est en grand danger. Les Serenelli sont les proches voisins de la famille Goretti. Leur fils Alessandro se laisse entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il vient aider la famille Goretti. Maria l’accueillait reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarde pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter, mais Maria avoue tout à sa mère. Avertie d’un danger qu’elle ignorait, elle promit de ne jamais céder. Alessandro devient de plus en plus pressant, mais prudente, Maria s’enfuyait de sa présence. Furieux de cette résistance, ce garçon guettait le départ d’Assuntala pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L’occasion se présenta un matin et Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame était acérée lui fit cette menace : « Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! » Maria s’écria : « Non ! C’est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! » Déchaîné par la passion, l’assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon. Mais Jésus, le maître de la vie a soutenu Maria. La mort n’empêche pas l’espérance qui naît de la foi. Dieu a vaincu la mort, et il est le garant de notre espérance.
"Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva. Et la nouvelle se répandit dans toute la région. Lorsque qu’Assunta fut mise au courant du drame, Maria gisait mourante à l’hôpital. Le prêtre, lui rappelant la mort de Jésus en croix et le coup de lance, lui dit : « Et toi, Maria, pardonnes-tu ? “Oh, oui ! murmura Maria sans hésitation, pour l’amour de Jésus, qu’il vienne avec moi au Paradis.” Alessandro condamné à une peine de trente ans de prison rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes. Ce rêve lui fit réaliser le mal qu’il avait fait et il se repentit. Avec Assunta ils assistèrent aux cérémonies de canonisation de Marietta. Ce fut la première fois qu’une mère assistait à la canonisation de sa fille. Nous aussi cherchons à "sauver" notre vie en donnant un sens à notre existence. La femme hémorroïsse fut « sauvée » nous dit l’Evangile. C’est Jésus qui nous sauve de la mort et nous donne la force dans l’épreuve. Il nous faut toucher Jésus comme Maria et l’annoncer car Il est notre Vie. C’est le véritable trésor qui demeure, car Jésus nous donne la Vie.