Et Jésus se remit à leur parler en paraboles : « Il en va du Royaume des Cieux comme d’un roi qui fit un festin de noces pour son fils.
Il envoya ses serviteurs convier les invités aux noces, mais eux ne voulaient pas venir. De nouveau il envoya d’autres serviteurs avec ces mots : « Dites aux invités : « Voici, j’ai apprêté mon banquet, mes taureaux et mes bêtes grasses ont été égorgés, tout est prêt, venez aux noces. » Mais eux s’en allèrent, qui à son champ, qui à son commerce, et les autres, s’emparant des serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. La lecture historique nous renvoie au drame de la Première Alliance. Au cours des siècles, Dieu a invité son peuple à entrer en alliance avec lui, à partager son amour. Cette invitation est figurée par le repas de noces où l’alliance est célébrée entre son Fils Jésus et l’humanité. Les hommes ont répondu à l’invitation divine par l’indifférence, le mépris et même le rejet des prophètes. Cependant l’invitation à entrer en alliance demeure, et le refus de quelques-uns a permis d’ouvrir l’invitation à un plus grand nombre. L’image est forte, l’annonce est claire, le Royaume de Dieu est un grand bonheur. Dieu veut recréer à nouveau l’humanité divisée qui a choisi la mort, il veut lui donner son propre Esprit, animant de sa propre vie nos cœurs de chair.
" Le roi fut pris de colère et envoya ses troupes qui firent périr ces meurtriers et incendièrent leur ville. Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez." Nous ne sommes pas à la hauteur d’une telle invitation, mais nous nous confions à la miséricorde de Dieu et nous désirons y répondre de mieux en mieux chaque jour. Dans l’Eucharistie qui annonce le festin des noces de l’Agneau, à de nombreuses reprises, nous demandons pardon. C’est une façon de reconnaître que notre préparation à l’accueil du don de Dieu est toujours à refaire dans notre vie. Nous ne pouvons pas nous approcher du Seigneur Jésus sans chercher à lui plaire, à nous revêtir du Christ, en accomplissant comme lui ce qui plaît au Père. L’Eucharistie est un repas extraordinaire préparé par le Dieu qui nous sauve. Toute l’humanité est invitée sans distinction, sans privilège. La communion avec le Seigneur Jésus suscite la communion avec nos frères en Eglise et en humanité. Notre participation à l’Eucharistie est liée à une manière de vivre où nous tissons le vêtement des noces.
"Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins, ramassèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noces fut remplie de convives. » « Le roi entra alors pour examiner les convives, et il aperçut là un homme qui ne portait pas la tenue de noces. « Mon ami, lui dit-il, comment es-tu entré ici sans avoir une tenue de noces ? » L’autre resta muet. Alors le roi dit aux valets : « Jetez-le, pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres : là seront les pleurs et les grincements de dents. » Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. » C’est par la vulnérabilité de la foi que nous entrons dans le Royaume. Il nous faut revêtir le Christ qui nous réintroduit dans la Patrie. Le vêtement de noce signifie notre transformation en réponse à l’invitation. Nous exprimons extérieurement ce que nous avons accueilli intérieurement dans la foi. Nous ne pouvons pas participer aux noces de l’Agneau sans chercher à revêtir notre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité et de douceur, de patience. L’invité aux noces s’ajuste à la grandeur de celui qui l’a appelé. L’Eucharistie est comme une annonce et une anticipation du grand Festin des noces du Fils du roi qui épouse l’humanité.