Et n’avoir de déploiement, que les bras étendus, sans appui mais soutenus, pour l’extrême épanchement,
Nous aimons rejoindre l’audace de Paul : « Pour moi vivre, c’est le Christ, je suis un crucifié pour le monde, et le monde est un crucifié pour moi ! » Et n’avoir de déploiement que les bras étendus, sans appui, mais soutenus pour l’extrême épanchement. Ce dernier épanchement c’est celui du Cœur ouvert, il dit tout : Dans l’obscur et le silence/ Se laisser déprendre/ Au point de se rendre/ Ne plus rien attendre/ À l’ultime évidence/ Que l’ultime délivrance/ C’est en Jésus seulement que nous pouvons demeurer là. Pour nous aussi c’est l’extrême épanchement, celui de l’Amour dont nous avons été revêtus le jour de notre baptême, et c’est ce Sang de Jésus qui nous régénère dans chaque Eucharistie. Sans remous ni moindre écume, en amont remonter/ se laisser écouler/ se laisser avancer. / Tendre à être aspiré, / dans le moiré de la brume, /Au point de lâcher les liens, / Jusqu’au fil de sa vie. / L’holocauste du « oui »/ ne me laissera plus rien, / Jusqu’au cœur dénudé, /Dans l’intime de la brume. / Et n’avoir de déploiement, que les bras étendus, / sans appui mais soutenus, / pour l’extrême épanchement. Mais que dire mon ami, / mais que dire mon Aimé, / n’est-ce pas toi qui agis ?/ Ô mon terme et mon tout, / Ô mon Terme et mon Tout, / comme au commencement, / accomplissez-moi en vous. /
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Cet extrême épanchement, nous appelle en l’Esprit Saint qui se fait Lumière pour le Chemin. En effet disait Jésus, « nul ne vient à moi si le Père ne l’attire. » C’est dans l’invisible que nous sommes plongés. Dans cette nuit du savoir, il ne reste que la foi, croire que c’est bien Jésus qui est le maitre, et que nous sommes bien avec lui. C’est l’heure du renoncement, de la remise de soi, de l’abandon total ! Pas de retour possible en arrière. Mes jours sont dans ta main, / Rappelez-moi du néant, / Mais tu sais ô combien, / je tiens pour horreur ces clous ! / Je ne voulais pas ces clous ! / Pardonne toutes blessures, / Et reste mon secours, / Me brûlant en retour, / De ta suave morsure. / L’Epoux et l’Epouse disent : Viens ! C’est l’Epoux qui du haut de la Croix a soif. Mais Marie est assoiffée de la victoire de l’Amour, mais c’est de nuit ! L’Epouse sait dans l’Esprit Saint qui parle dans la nuit du cœur qu’il est là, avec elle et la soutient comme il a soutenu Jésus. Tout doit être livré, offert pour que vive le monde qui ne le sait pas et rugit des rugissements de la bête. / tout est livré dans le secret de la victoire de l’Amour, Dieu d’amour, détruis en moi, / Tout même le don. /mal et tyrannie, / Sommeil et acédie, / Qui étouffent la vraie joie, / Que ruisselle enfin la joie. / De rayonner ta beauté, / Pour te louer à jamais. /De s’adonner sans raison, / Par-delà, En l’immensité du don, / Que jaillisse enfin, / De son cours souterrain, / L’eau vive à profusion, / Elle cheminait dans la foi, / Elle goûte désormais, / L’Amour qui l’aimantait, / Au creux même de ses bras…/
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Le déploiement se fait épanchement tant désiré, il est enchantement, bonheur tant attendu. Marie l’avait déjà dit : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » Pour chacun, le Père s’est révélé, il donne son Esprit Saint, cet Amour infini qui seul est victorieux. Dans notre cœur il s’efface mais il provoque le désir. Ô mon amour, quand donc viendra le jour où je pourrai reposer sur votre cœur dénudé ? / Quand donc viendra ce jour où je m’offrirai à vous sans retour ? / Où nos eaux souterraines à jamais seront liées ?/ Mon amour Jésus, je vous aime, follement je vous aime/ Et je gémis de jour comme de nuit…/ Et je m’écoule à désirer le petit lit d’eau vive au creux de vos bras…/ Mon amour, Jésus, mon merveilleux amour, / En Jésus et Marie, je vivrai à jamais ,/ Je vous aime Jésus mon amour, / Follement, je vous aime/ Et je gémis de jour comme de nuit…/ Mon amour Jésus, mon merveilleux amour, /
En Jésus et Marie, tendrement je veux vivre. À jamais. /