Touche du silence sur les eaux de la nuit/
Touche du silence sur les eaux de la nuit/ Le verbe s’élance et la beauté jaillit/ Lumière sans déclin, Roi de la création/ Le monde est un jardin qui célèbre son Nom/ Arbres et verdures, montagnes et ruisseaux/ Toute créature est signée par le Sceau/ Pélican du désert, bêtes et monstres marins/ Chaque jour ils espèrent que Dieu ouvre sa main/ Mais pour les gouverner, Il offrit son image/ Et l’homme d’un baiser reçu l’humble visage/ Libre de partager son cœur comme son âme/ Dieu fit de son côté le soutien d’une femme/ Mais sa chair, son amie, succomba à la haine/ Du menteur, l’Ennemi de la race humaine/ Ne voulant plus servir le projet de l’amour/ Ils eurent peur et s’enfuirent de la Brise du jour/ « O dis-moi, ou es-tu ? D’où vient ce cœur de pierre ?/ Ton visage abattu se courbe vers la terre ! »/ La nature prit le deuil et se couvrit d’un voile/ Devant le mauvais œil qui fit régner le mal/ « J’ai voulu connaître la vie sans ton regard/ Mais comment renaitre ? Hors de toi tout est noir ! »/
L’Amour a triomphé, Il est devenu demeure, roche brisée, au désir de l’épouse. Ce face à face est communion, communion de l’âme et communion du cœur. Ce cœur, façonné de la terre fraiche est devenu transport, la Paque de l’Amour qui tout régénère, tout l’être et ce qui le compose. Il n’y a plu d’enfer au brasier du bel Amour. O Toi qui viens, attaches moi à toi pour que je ne défaille. Cette soif a brulé mon cœur altéré, il a attisé mon désir, il est devenu soif et tout en moi te réclame. C’est ainsi désormais que Jésus se présente à Marie, il est roche brisée pour un cœur transpercé ! La bonne odeur du parfum de l’Amour transpire de la douceur de son cœur transpercé. Comme l’eau jaillissait de la roche du désert, maintenant Marie peut se désaltérer aux flots jaillis du Cœur de Dieu, le Roc à l’abri duquel elle se réfugie.
Il vient, comme roche brisée/ Déversant sur monts et vallées/ Sa grâce en poussières d’étoiles/ L’écho fait cortège nuptial/ Et de la voix de mon amant/ Il chante et redit doucement :/
« Il vient, comme roche brisée »
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Il vient, elle l’attend. Son cœur est devenu attente. Attente tant désirée car lui seul peut désaltérer l’âme brulante. La soif a désormais trouvé refuge au creux de ce Rocher. Comme au désert d’antan, l’Amour crie sa soif à celui qui vient. Mais c’est Lui qui demande à boire : J’ai soif ! Du puit caché dans le désert de la soif, Il a gravi le Golgotha. A nouveau il crie sa soif car il est altéré, sans eau, lui qui est la Source. Il a été frappé par son peuple en révolte. Nouveau Moise frappé au Cœur pour désaltérer son épouse épuisée. L’eau vive maintenant coule en abondance. Le désir se creuse et la soif a rejoint une autre soif, chacun se désaltère. Cette eau donne soif et la soif prend tout sur son passage. Elle veut tout abreuver dans son ardeur. Plus rien n’échappe à son désir. Il n’a pas craint d’abreuver son épouse aux sources de Lui-même. Elle s’est fondue elle-même désaltérant celui qu’elle aime, avec elle-même. L’assoiffée devient source et elle n’en revient pas. C’est dans l’attente quelle a vaincu sa peur. Elle sait ou est sa source, elle ne la lâchera pas. Il sait ou est son cœur, ou se désaltérer.
Viens ma belle, ma tourterelle / Lève-toi car l’amour t’appelle/ Vers toi-même va mon amie/ Révèle-moi ton désir enfoui /
S’il vient, elle aussi se précipite. Elle ne connaît pas son cœur ardent, mais lui va le libérer. Alors de toutes ses ailes déployées, elle va se perdre en lui. Dans cet Amour qu’elle sera belle, resplendissante de beauté. Elle ne le savait pas, c’est lui qui lui révèle. Comme la tourterelle, elle s’élève de ses ailes fragiles. Elle peut s’élever, l’Esprit Saint, le Saint Amour sera son seul appui. Elle sait qu’elle peut voguer désormais en demeurant dans son amour : « Viens ma belle, ma tourterelle, » Sa fragilité est devenue son assurance. Elle ne peut se déployer sans lui. Déjà il est devenu sa vie. Vie brisée désormais, elle sera comme Lui. C’est dans la faille que coule la vie nouvelle. Elle est appel : Viens, qui parle, c’est lui, c’est elle, elle ne le saura pas, si, si elle s’abandonne. L’envolée sera féconde de toute une vie nouvelle. « Il vient, comme roche brisée. » En lui, sa blessure est guérie, comme elle est belle ma tourterelle. Le Saint Amour en elle se reconnaît.
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Elle reconnaît le Saint Amour, il est sa vie, elle ne vole qu’en lui.