Vendredi de la 22e semaine, année impaire

« Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? »
Jeudi 5 septembre 2019

Col. 1, 15-20 Ps. 99 Lc. 5, 33-39

  • Le vendredi 6 septembre 2019 iCal
    semaine 22 : Vendredi de la 22e semaine, année impaire

Les Pharisiens dirent à Jésus : « Les disciples de Jean jeûnent fréquemment et font des prières, ceux des Pharisiens pareillement, et les tiens mangent et boivent ! »

Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les compagnons de l’époux pendant que l’époux est avec eux ? Mais viendront des jours… et quand l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. » Il y a pour nous, dans cet Evangile, un enseignement profond qui a des conséquences très importantes pour notre foi quand Jésus manifeste un enseignement qui n’est pas en continuité avec celui des pharisiens. Il utilise la parabole qui lui est fournie, celle du jeûne, ainsi que deux autres paraboles, celle des outres neuves et du vin nouveau et celle d’une pièce neuve rajoutée à un vieil habit. Jésus constate que l’esprit nouveau qu’il apporte n’est pas du goût de tout ceux qui ont goûté au vin vieux qui est celui de l’ancienne loi et qui sont mal disposés à accueillir le vin nouveau qu’Il apporte Lui-même. Il fait difficulté à ceux qui se sont installés dans des repères religieux. Devant le jeûne et les prières rituelles des Juifs, Jésus a une liberté étonnante, Il parle un langage nouveau, il est l’époux qui donne la lumière intérieure à ceux qui lui font confiance. « L’épouse, suit l’agneau partout où il va, » dit l’Apocalypse. La relation à Dieu est une relation d’amour, une relation de noces.

Jésus leur disait encore une parabole : « Personne ne déchire une pièce d’un vêtement neuf pour la rajouter à un vieux vêtement ; autrement, on aura déchiré le neuf, et la pièce prise au neuf jurera avec le vieux." Cette nouvelle parabole dit l’esprit nouveau que Jésus apporte est tout le contraire de celui du légalisme dont faisaient preuve les pharisiens. Jésus donne une unique et seule raison à la pratique du jeûne : "Les compagnons de l’Époux jeûneront quand l’Époux leur sera enlevé." C’est-à-dire que le jeûne est traduction de l’absence du bien-aimé. C’est quand l’Époux, Jésus Lui-même, sera enlevé aux disciples, d’abord par sa Passion et son ensevelissement, puis par son Ascension auprès du Père que nous jeunerons. En ce temps de l’Église que nous vivons et où Jésus s’est fait invisible, nous sommes dans l’attente de son retour, dans l’attente de la rencontre et nous jeunons. Jésus se manifestera à nous et nous pourrons le voir face à face. Jésus est l’époux de son peuple, il a pris notre humanité, il est descendu dans nos angoisses jusque dans notre mort, pour nous délivrer de nos enfers, il nous en a sortis et il nous fait remonter vers le Père. Là, dans la foi, nous sommes avec lui en vivant de sa vie, nous avons revêtu le Christ ! L’Esprit Saint nous est donné pour que nous entrions dans un nouvel amour infini et pour toujours. « Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, (…) en faisant la paix par le sang de sa croix. » Ses disciples jeûneront quand l’époux leur sera enlevé. Jésus est la tête du corps d’une nouvelle humanité, c’est-à-dire de l’Église.

« Personne non plus ne met du vin nouveau dans des outres vieilles ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, et il se répandra et les outres seront perdues. Mais du vin nouveau, il le faut mettre en des outres neuves. Personne, après avoir bu du vin vieux, n’en veut du nouveau. On dit en effet : C’est le vieux qui est bon. » Notre vie est un pèlerinage sur les pas de Jésus, elle est en lui : nous sommes siens, nous sommes à lui. L’Esprit Saint nous renouvelle de l’intérieur dans une liberté nouvelle. Jeûner est d’abord pour nous prendre conscience de l’absence du Christ, de cette impossibilité pour nous de mettre ce Vin nouveau ailleurs que dans des outres neuves, c’est à dire dans une vie nouvelle, pour pouvoir l’étreindre, le voir, le contempler dans la foi qui est une richesse extraordinaire mais qui est obscure. Quand le Christ se proclame l’Époux de l’humanité, l’Époux de chacun d’entre nous, il veut dire qu’il y a entre Lui et nous une intimité si profonde, si intense, qu’elle pourra justement susciter en nous le désir de cette attente, de cet émerveillement. Le visage humain de Jésus, né de la femme, est le resplendissement de l’amour infini du cœur de Dieu. Dieu s’est révélé à Marie le jour de l’annonciation comme une source d’Amour au-delà de tout. C’est dans l’accueil de cet amour que nous sommes introduits dans le cœur du Père, dans le jaillissement infini de l’amour infini du cœur de Dieu.

Nous demandons la grâce de vivre dans l’amour infini du Christ, dans l’Esprit Saint.

Vos témoignages

  • un passage à vide comblé par votre homélie du jour 4 septembre 2015 12:25, par Pierre

    Merci pour votre méditation quotidienne et le témoignage de votre cheminement dans la Foi, depuis l’enfance jusqu’au foyer de l’Arche.

    Aujourd’hui je ruminais une triste nostalgie, dont la cause est remontée silencieusement à ma conscience, après une ballade - pèlerinage instinctif jusqu’à l’école maternelle de mon village où les enfants en récréation criaient de joie.

    Il y a 20 ans, j’étais éprouvé dans ma foi par le décès accidentel pendant les vacances, dans un accident domestique, de mon quatrième enfant, une petite fille de 3 ans et demi. Et la rentrée scolaire fut un crève cœur de plus, lorsque l’affichage des noms d’enfants par classe fut modifié. La douleur vécue alors était tellement immense, que j’avais intériorisé cette peine qui écrasait ma vie.

    Merci pour l’Espérance retrouvée, avec l’aide de la communauté de l’Arche et cheminement avec ceux qui souffrent, souvent sans rien dire.

    • un passage à vide comblé par votre homélie du jour 4 septembre 2015 16:04, par Père Gilbert Adam

      Merci de votre témoignage,

      C’est si important de nous soutenir ainsi. Je vais prier pour vous. Confiance et courage.

      Je vous embrasse

      Jésus est l’époux de son peuple, il a pris notre humanité, il est descendu dans nos angoisses jusque dans notre mort, pour nous délivrer de nos enfers, il nous en a sortis et il nous fait remonter vers le Père. Là, dans la foi, nous sommes avec lui en vivant de sa vie, nous avons revêtu le Christ ! L’Esprit Saint nous est donné pour que nous entrions dans un nouvel amour infini et pour toujours. « Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, (…) en faisant la paix par le sang de sa croix. » Ses disciples jeûnerons quand l’époux leur sera enlevé. Jésus est la tête du corps d’une nouvelle humanité, c’est-à-dire de l’Église.

      • un passage à vide comblé par votre homélie du jour 6 septembre 2015 21:43, par Genevieve

        Oui, Jésus est réellement à l’œuvre dans Son Eglise. Je peux témoigner de mon propres cheminement, que Dieu a un si fort désir de nous ramener à Lui, de nous prendre contre Son Cœur de Père/Mère ; son Amour est Indicible et Réel.

        Je crois ce qu’Il demande de nous c’est de désirer Son Amour, de ne pas nous couper de la communauté ecclésiale, de côtoyer une sœur, un frère, qui peut nous apporter l’Espérance, de savoir qu’en chacun de nous il y a un enfant blessé que Dieu veut guérir, car Il veut notre Bonheur en Lui.

        Merci, Père Gilbert, pour le soutien que vous apportez à travers vos homélies et votre expérience si précieuse. Merci

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