« Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni les gens de ta parenté, ni des voisins riches, »
de peur qu’ils ne te rendent ton invitation et qu’ainsi tu sois payé de retour." La relation d’amitié prend l’initiative du don librement offert, s’ouvrir à l’autre, le reconnaître pour son être sans contre partie. C’est ainsi que se bâtit un avenir de communion toute gratuite, dans la paix. Jésus nous invite toujours à cette liberté d’amour sans la moindre perspective de retour. Cette gratuité se fonde sur la gratuité de Dieu notre Père. Donner gratuitement parce que nous avons reçu gratuitement. C’est bien ainsi que Jésus a vécu sa vie terrestre, un don, en retour de la surabondance de son Père. Nous voulons entrer dans la reconnaissance de tous les bienfaits reçus de Dieu. Une générosité véritable pour pouvoir aimer et servir Dieu en tout nos frères. "Les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles," ce sont ceux qui étaient « interdits » dans le temple ! Jésus nous propose de leur offrir une place de choix dans les repas et de là dans le Temple ! Il veut réintroduire dans le peuple de Dieu ceux qui en étaient exclus. Le salut de Dieu est gratuit, il est à recevoir.
« Mais lorsque tu donnes un banquet, dit-il, invite des pauvres, des estropiés, des infirmes, des aveugles. » Jésus nous appelle à vivre dans la profondeur notre humanité. Il nous invite à une vraie fraternité qui nous fait toujours passer par l’humilité et la pauvreté. Dieu seul est capable de vivre la gratuité pure car il est Dieu, il n’a rien à recevoir, il est. Nous, nous sommes en devenir. Nous découvrons en Jésus, Dieu qui se rend dépendant de nous, par choix, gratuitement. Jésus est d’abord attentifs à ceux qui sont insignifiants aux yeux du monde, ceux qui sont pauvres, sans parole, sans possibilité d’aimer. Dans l’amour de nos frères, nous faut sortir de la dynamique du « commerce. » Dieu porte une attention privilégiée aux pauvres. Quand nous fréquentons le milieu de la pauvreté et du handicap, nous comprenons combien nous sommes nous-mêmes pauvres, handicapés. Alors nous pouvons descendre jusqu’au fond de notre cœur et reconnaître notre misère. Nous pouvons bâtir avec les pauvres un monde nouveau ou l’Amour est premier.
« Heureux seras–tu, parce qu’ils n’ont pas de quoi te payer de retour ! » Jésus, le soir du dernier repas, a lavé les pieds de ses Apôtres. Il a porté sur lui toutes nos souffrances et toutes nos maladies sur sa Croix. Nous voulons honorer la Croix de Jésus ! « Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux. » Dans la misère humaine, nous gardons notre âme égale et silencieuse et nous nous en remettons à Dieu. Jésus nous ouvre une magnifique école d’humilité. Il nous prépare ainsi au banquet du Royaume de Dieu. Nous sommes invités par Dieu à sa table, à son intimité. Nous pouvons communier à la vie de Dieu. Chacun de nous est appelé, invité, aimé. Jésus veut nous donner d’imiter la générosité de notre Père qui rassemble tous les pauvres. Notre vie entière est une réponse d’amour à l’invitation aimante de Dieu. Au moment de célébrer l’Eucharistie, nous nous laissons transformer par cette générosité de Dieu, par cette largesse de son cœur. Sauvés par l’amour et la mort de Jésus, nous sommes tous invités au festin des noces de l’Agneau. Les pauvres nous rendent proches de Jésus en son mystère d’amour. Nous célébrons le réconfort et l’encouragement de la communion qui ne quitte jamais notre cœur.