Un jour Jésus priait à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Pour la foule, qui suis-je ? »
Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Comme il nous est bon de contempler la profondeur du cœur de Jésus en prière, à l’écart. A travers ses questions, Jésus fait vivre à ses disciples un chemin de positionnement personnel. Il les amène à se déterminer vis à vis de lui. Il les dispose à recevoir la révélation de son identité messianique et à devenir eux-mêmes, face à lui. Jésus questionne ses disciples sur son identité. Notre réponse marque la manière dont nous nous comprenons et dont nous comprenons le monde à partir de la compréhension de Dieu. L’identité est la réalité essentielle que toute personne humaine cherche sans cesse. Jésus aide chacun à se situer en lui donnant la possibilité de regarder d’autres réponses ! Un chemin personnel peut se tracer pour chacun. La foule aime Jésus de Nazareth. Il est bon, il fait des miracles de guérison, il apporte un message nouveau. Bon nombre d’entre eux croient qu’il « est un envoyé de Dieu. » Jésus part de la relation avec son Père qui donne d’être, et qui lui donne sa mission.
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu. » Pierre confesse Jésus comme Christ. Une dynamique s’instaure et la multitude des réponses autorise une prise de position pour les disciples. Jésus reprend sa demande par une question plus personnelle : Pour vous, qui suis-je ? Il donne à ses disciples de pouvoir être libres, de se situer par rapport à lui, et par rapport aux autres. Le Fils de l’homme confie son cœur à ceux qu’il aime. Le Christ pose cette question à chacun de nous. Si Jésus est le Messie, qui sommes-nous pour lui ? C’est dans cette lumière que Jésus livre son cœur, il est le fils de Marie qui le garde tendrement dans son cœur. Aimés de Dieu, nous recevons nous aussi notre identité de Dieu lui-même. Jésus est seul et il demande le soutien de ses disciples. Ce sera ainsi pour nous aussi, si nous vivons des moments de consolation, il y a aussi dans notre vie des moments de désolation et d’angoisse dans lesquels nous serons soutenus.
Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Jésus annonce sa Passion à ses disciples, et ainsi, il les prépare à l’accueillir. La confession de Pierre donne à Jésus de se révéler à nous. Il va librement vers sa passion, il y va avec tout son cœur. Cela lui coûte, mais il y consent. Cette « vulnérabilité » est étonnante pour l’envoyé du Père. Il nous dit qu’il est appelé à être un Christ humilié, un Christ souffrant. La Croix de Jésus, c’est la gloire du Fils, la jubilation de l’Esprit Saint, la volonté du Père. Le « oui » de Jésus va sauver l’humanité soumise à la violence de la haine, pour l’introduire dans un nouvel Amour. C’est la croix qui réconciliera les hommes avec Dieu, c’est elle qui fait de la terre un ciel. Quand nous aimons, notre vie est dans l’aimé, nous « dépendons » de l’aimé. Nous sommes libres, d’une liberté toute intérieure ! Cet Amour renverse la citadelle de la mort, il détruit la puissance du démon et délivre la terre de l’erreur. Jésus ne sera pas seul dans sa Passion, Marie sera là, et il recevra par sa Présence, la tendresse du Père.