« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »

La misère de l’humanité est là, quand la créature se coupe de ses racines, de sa source, de ce qui la fait marcher et avancer. Elle est là quand nous voulons l’autre pour nous seul. Dieu a donné à l’homme une aide qui lui soit assortie. Il nous fait vivre pour les autres, dans la fécondité. Nous sommes au niveau du Salut de la vie, telle que Jésus veut régénérer, quand la mort de l’égoïsme fait son travail en nous. "J’ai gardé ma foi, alors que je disais vraiment, je suis trop malheureux." Le psaume nous met en présence du mystère du Calvaire, mystère où Jésus nous sauve et où nous sommes relevés. Face à la misère du monde nous entendons encore : « Dans mon désarroi, j’en venais à dire : Les hommes sont tous menteurs. » Marie expérimente au pied de la croix, la violence de son peuple, celle du pouvoir temporel et du pouvoir religieux qui se sont coalisés pour mettre Jésus à mort.
« Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne. Le mal qui détruit le « monde » est particulièrement violent. Jésus prend le contre-pied de ce mal perfide par un remède qu’il veut efficace : « Si ton œil droit entraine ta chute, arrache-le et jette le loin de toi ! » Le médecin devant le mal de la gangrène fera de même aujourd’hui. Rompre avec la malice du monde ne se fait pas sans affrontement. En voyant Jésus affligé sur la croix, le cœur de Marie est transpercé comme par une épée comme le lui avait prédit le vieillard Siméon. Marie est témoin du Cœur blessé de Jésus à la croix. Devant le déferlement de violence et de douleur affligé à Jésus, nous pouvons entendre les exigences de l’Evangile. « Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus, » dit l’Apôtre. Quand nous sommes dans l’épreuve, nous pouvons aussi nous dire dans l’espérance que la mort de Jésus continue son œuvre de régénération en nous. En effet, "nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus afin que la vie de Jésus elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle."
Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens. » C’est par la mort que Jésus nous sauve, il fait mourir la mort. La victoire de l’amour est assurée. Marie sait de quel amour elle est aimée. Comme la première Ève avait trouvé vie à partir du côté d’Adam, la nouvelle Ève, Marie, trouve vie dans la blessure du cœur de Jésus. Du Cœur de Jésus ouvert par la lance du soldat, il sortit du sang et de l’eau. Par l’eau du baptême et par le sang de l’Eucharistie nous sommes introduits dans le Christ comme une nouvelle création. L’épouse du Christ est devenue sans tache. "Ton Époux c’est ton créateur," disait déjà Isaïe. Toute l’humanité se prépare ainsi aux noces du Fils bien aimé du Père. Le mystère pascal que nous célébrons, donne à l’humanité nouvelle de prendre corps. « Je t’offrirai le sacrifice de louange en t’invoquant, Seigneur par ton nom ; je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple. » Dans l’épreuve de foi que nous vivons, la plus grande qui n’aura jamais été vécue dans l’humanité, nous pouvons encore rendre grâce.