"Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui."

Jésus est le Fils de Dieu, il peut naître dans la fragilité, il est libre par rapport au pouvoir du monde. Parce qu’il est le Fils du Tout-puissant, il peut nous donner sa puissance elle-même qui est Amour. La puissance de Dieu passe par la foi, elle part de Noël. C’est elle qui change tout dans notre manière d’imaginer Dieu. Nous reconnaissons Dieu dans l’enfant de Noël abandonné à Bethleem. Il nous faut naître à cette fragilité pour changer notre manière d’imaginer Dieu ! « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Jésus les aima jusqu’au bout » ! C’est par la petitesse, l’abandon dans une confiance infinie en son Père que Jésus sauve le monde. Nous comprenons que Jésus, le tout petit de Marie, nous est donné comme Pain de vie. C’est pour que nous prenions le même chemin que lui. Le « vermisseau » du livre d’Isaïe est l’image de la pauvreté du prophète qui par l’amour mine dans ses soubassements l’orgueil de l’homme, pour bâtir un monde de Paix. Jésus, en chacun de nous, revit sa Passion dans son corps qui est l’Église. Seule la violence de l’amour est permise. Il nous faut tenir dans l’amour, dans la contradiction, dans l’adversité, dans le rejet et dans l’abandon, et jusque dans la mort. Voilà ce qui sauve le monde de la violence.
"Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer." Différents groupes religieux s’acharnent les uns contre les autres pour affirmer leur « vérité » sur Dieu. Hier c’étaient les Sadducéens, les Pharisiens les Hérodiens et les Scribes. Aujourd’hui se forment des alliances étranges dans le monde pour prendre au piège Jésus, le Christ. Le mettre en défaut est le combat des bien-pensants. C’est sous le coup des religieux bien-pensants que le Christ est mort. Nous déplorons cette violence, mais il nous faut reconnaître qu’elle est encore là. Nous pouvons encore asservir Dieu à notre volonté de puissance humaine. Depuis le temps de Jean jusqu’à présent, le royaume de Dieu subit la violence. Jésus vient transformer fondamentalement la terreur en civilisation de l’Amour. On ne peut pas « coudre une pièce de vêtement neuf sur un vieux vêtement, ni de mettre du vin nouveau dans de vieilles outres ! » Nous ne nous enfonçons pas dans l’obscurité, mais nous la rejetons avec la force et la Lumière de l’Esprit Saint.
"Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !" Jésus affirme qu’Elie est revenu, il l’indique comme étant Jean-Baptiste. Jean-Baptiste a annoncé la parole, il est mis en prison. Jean le Baptiseur a souffert la persécution, il a été condamné à mort, il a été tué. Jésus dira de lui : « Le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. » Le Prophète, dans la prison, annonce la Passion de Jésus : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue. » Nous demandons la grâce d’être au clair avec notre violence. Cela nous demande une grande foi et un amour incroyable pour oser dans la petitesse, la douceur et l’humilité, sauver le monde avec Jésus. Les amis de Jésus, comme leur Maitre, doivent être des artisans de Paix. C’est par la petitesse et l’abandon, par l’humiliation et une confiance infinie en Dieu son Père que Jésus sauve le monde. C’est son immense amour sur la croix qui transforme le monde.