C’est en perdant sa vie qu’on peut la gagner.

Mercredi 16 août 2017

Découvrir le cœur humain au de là des brisures et de l’enfermement. Au fondement de notre nature humaine se trouve un amour. Nous sommes nés de la rencontre de deux personnes. Si l’amour a manqué quand j’ai été conçu dans le sein maternel, je peux croire dans ma foi, grâce à l’amour qui m’est aujourd’hui donné, que Dieu Amour était Lui, présent. « Avant de te former dans le sein de ta mère, dit Dieu, je te connaissais » L’expérience de vie avec les personnes handicapées à l’Arche me montre comment la vie est donnée dans la rencontre de l’autre. C’est notre humanité que nous évoquons quand nous parlons du « pauvre » à l’Arche. Se reconnaître un pauvre, avec ses limites, ses brisures et devenir cependant ce que nous sommes : enfant de Dieu. C’est un vaste programme. Choisir de s’ épanouir tout en sachant que nous sommes sans cesse “tourné vers nous même”, “épris de nous même”, “rempli de nous même” [44]. Si je n’y prends garde, le « moi viscéral » qui m’habite, va se river sur mon “centre embryonnaire” et l’enfermement devient complet. Jésus, par ses pauvres, me donne de sortir de cet enfermement. La vie est donnée en surabondance quand l’autre est dans la nécessité. En effet tout processus de vie implique la participation d’un autre. Un saut dans la foi est à l’œuvre.

C’est en perdant sa vie qu’on peut la gagner. La parabole du bon samaritain [51] évoque bien la difficulté de toutes nos rencontres. La rencontre avec la pauvreté, le manque, peut nous conduire à un supplément de vie. Ce supplément de vie offert par le pauvre est manqué par le prêtre et le lévite qui croisent l’homme à demi-mort sans s’arrêter. Cette attitude de peur nous fait passer « à côté » de la vie. Elle révèle une angoisse cachée en chacun de nous, dont nous avons très peur. Éviter ce “demi-mort”, c’est en fait, éviter la partie à demi-morte qui constitue aussi notre vie. Or paradoxalement c’est la rencontre et l’aide apportée à cet homme blessé qui vont redonner vie. Ainsi, dans cet Evangile, le conseil de Jésus : “va et fais de même”, est un moyen de retrouver la vie en attente en moi et qui ne demande qu’à surgir. Mais l’angoisse, si elle domine, empêche de reconnaître que le besoin de l’autre est constitutif de mon existence humaine. Le danger du prêtre et du lévite est de croire « bon pour eux » de pouvoir passer sans s’arrêter. En effet iI faut un certain courage pour me pencher vers l’homme à demi-mort. Cette force va m’être redonnée au centuple si je fais comme le bon samaritain.

Je ne sais pas, dans mon angoisse, que c’est l’homme blessé qui va me donner vie. Seule l’expérience de m’être rendu proche de lui va me révéler que c’était moi aussi l’homme à demi-mort. C’est dans cette rencontre que je retrouve la vie. Je fais l’expérience que j’ai besoin des autres. L’autre, dans sa blessure et sa pauvreté, m’est une lumière. Je dois lui laisser la possibilité de me rejoindre. Une authentique présence humaine peut me faire sortir de mon « enfermement » pour l’ouvrir à la vie. Les « limites » de notre nature humaine peuvent devenir un passage pour l’Amour de Dieu. L’opposition au pauvre, l’enfermement sur moi, devient en moi destructeur de ma vraie vie. Dieu peut cependant faire irruption dans ma vie par le pauvre. L’Autre blessé me fait exister dans un au delà de moi-même qui me révèle la vraie dimension de mon être. Alors je découvre la vie, dans l’élan vers un autre, vers l’Autre. Je peux enfin accéder à moi-même.

Quelque chose de l’authentique présence humaine se retrouve chez les pauvres. A leur contact l’enfant prodigue qui sommeille en moi se trouve rassuré. Désappropriés d’eux-mêmes à cause des souffrances, les pauvres sont devenus miséricordieux. Dans leur présence le fils aîné de la parabole révèle qu’il se trouve en nous beaucoup de rancunes, tant d’ingratitudes et de durcissements. Devant tant de bonté et de tendresse, nous acceptons de reconnaître la vraie vie qui est prête à jaillir. Nous comprenons mieux comment Jésus vient à notre aide, dans les pauvres, au travers de la vie quotidienne.

10. Découvrir le cœur humain au de là des brisures et de l’enfermement.

C’est notre huma- nité que nous évo- quons quand nous par- lons du « pau- vre » à l’Arche. Se recon- naître pauvre, avec ses limites, ses brisures et devenir ce que nous sommes : enfant de Dieu. C’est un vaste programme. Comment choisir de s’ épanouir tout en sachant que nous sommes sans cesse “tourné vers nous même”, “épris de nous même”, “rempli de nous même” [44]. Jésus, par ses pauvres, me donne de sortir de cet enfermement. Si je n’y prends garde, le « moi viscéral » qui m’habite, va se river sur mon “centre embryonnaire” et l’enfermement devient complet. Au fondement de notre nature humaine se trouve un appel à l’amour. Au fondement de notre nature humaine se trouve un amour. Nous sommes nés de la rencontre de deux personnes. « Avant de te former dans le sein de ta mère dit Dieu, je te connaissais » [45]. Si l’amour a manqué quand j’ai été conçu dans le sein maternel, je peux croire dans ma foi, grâce à l’amour qui m’est aujourd’hui donné, que Dieu Amour était Lui, présent. La vie est donnée dans la rencontre de l’autre. L’expérience de vie avec les personnes handicapées à l’Arche me montre comment la vie est donnée dans la rencontre de l’autre. Elle est donnée en surabondance quand l’autre est dans la nécessité. En effet tout processus de vie implique la participation d’un autre. « Comment cela peut-il se faire ? Je ne connais point d’homme » dit Marie à l’Annonciation. [46] La réponse qui lui est faite est que quelqu’un Autre lui sera donné : « l’Esprit Saint, viendra sur toi et la Puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ». [46] Un Autre est annoncé et un mystère de Vie se prépare pour elle et en elle. Elle doit donner son consentement, son oui et se tourner vers un Autre en se « détournant » d’elle même. Elle doit croire. Un saut dans la foi est à l’œuvre. C’est en perdant sa vie qu’on peut la gagner. C’est en perdant sa vie qu’on peut la gagner. La parabole du bon samaritain [51] évoque bien la difficulté de toutes nos rencontres. La rencontre avec la pauvreté, le manque, peut nous conduire à un supplément de vie. Ce supplément de vie offert par le pauvre est manqué par le prêtre et le lévite qui croisent l’homme à demi-mort sans s’arrêter. Cette attitude qui nous fait passer « à coté », révèle une angoisse cachée en chacun de nous, ce dont nous avons très peur. Éviter ce “demi-mort”, c’est en fait, éviter la partie à demi-morte qui constitue aussi notre vie. Or paradoxalement c’est la rencontre et l’aide apportée à cet homme blessé qui vont redonner vie. Ainsi, dans cet Evangile, le conseil de Jésus : “va et fais de même”, est un moyen de retrouver la vie en attente en moi et qui ne demande qu’à surgir. Mais l’angoisse, si elle domine, empêche de reconnaître que le besoin de l’autre est constitutif de mon existence humaine. Le danger du prêtre et du lévite est de croire bon pour eux de pouvoir passer sans s’arrêter. En effet iI faut un certain courage pour me pencher vers l’homme à demi-mort. Cette force va m’être redonnée au centuple si je fais comme le bon samaritain. C’est l’homme blessé qui va me donner vie. Je ne sais pas, dans mon angoisse, que c’est l’homme blessé qui va me donner vie. Seule l’expérience de m’être rendu proche de lui va me révéler que c’était moi aussi l’homme à demi-mort. C’est dans cette rencontre que je retrouve la vie. J’ai fait l’expérience que j’ai besoin des autres. Ainsi l’autre, dans sa pauvreté et son ouverture à Dieu, m’est une lumière. Pour cela je dois lui laisser la possibilité de me rejoindre. Une authentique présence humaine pourra apprivoiser mon « enfermement » pour l’ouvrir à la vie. En effet les « limites » de notre nature humaine peuvent devenir un passage pour l’Amour de Dieu dans notre vie. L’opposition à ces limites et l’enfermement sur moi devient destructeur en les intensifiant. Cependant Dieu peut faire irruption dans ma vie, Il me l’a déjà manifesté. En lui, je peux exister dans un au delà de moi-même qui me révèle la vraie dimension de mon être. Alors je découvre la vie de ma vie, dans l ‘élan vers un autre, vers l’Autre. J’accède enfin à moi-même. L’enfant prodigue qui sommeille en chacun de nous se trouve rassuré. Etonnamment, quelque chose de l’authentique présence humaine se retrouve chez les pauvres. C’est à leur contact que l’enfant prodigue qui sommeille en chacun de nous se trouve rassuré. En effet désappropriés d’eux-mêmes à cause des souffrances dues à leur handicap, ils sont devenus miséricordieux. C’est dans leur présence que le fils aîné de la parabole qui sommeille aussi en chacun de nous est bien vite débusqué. Devant tant de bonté et de tendresse qui nous est manifestée, nous acceptons de reconnaître qu’il peut se trouver en nous tant de rancunes, tant d’ingratitudes et tant de durcissements. Alors chacun reconnaîtra la vraie vie qui est prête à jaillir, l’Evangile nous donne la vie de Jésus et il convient de l’explorer. Nous comprenons mieux comment Jésus vient à notre aide, dans les pauvres, au travers de la vie quotidienne.

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