13 Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

Vendredi 11 août 2017 — Dernier ajout mercredi 22 décembre 2021

13 - Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

Le chemin de la Compassion de Marie pour son peuple est si fort dans le cœur de Marie. Jean en est le premier témoin. Nous savons combien le Golgotha se poursuit dans l’humanité. “Le Christ est en agonie jusqu’à la fin du monde”, dit Pascal. La vie de tous les pauvres, les crucifiés du monde est contenue dans le cœur de Marie. Elle nous guide pour que nous puissions entrer dans la profonde solitude de la souffrance des hommes. Il nous faut, avec Jésus, entrer en compassion. Quand Jésus donne Jean à Marie, il a compassion de sa mère qui reste seule et il ouvre un espace pour le nouveau peuple qui va vivre de son Amour. Marie en sera la mère. Déjà elle accompagne Jésus crucifié avec Jéan, ayant compassion pour lui, alors que Jésus est déjà mort. Avec Jean l’Apôtre, le larron peut trouver place dans son cœur élargi par la souffrance. Dans sa souffrance de mère elle lui a donné Jésus son enfant. La Passion de Jésus pour l’humanité se poursuit dans le cœur de sa mère. La douleur de Marie est proportionnée à l’Amour qui est en elle, infini. Jean a noté le cri de Jésus qui nous bouleverse : “J’ai soif’ ». II a noté aussi cette violence si choquante : “les soldats brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. “ Les deux crucifiés sont distingués car toute souffrance est unique et personnelle.

La Passion d’amour de Jésus pour l’humanité est en Marie qui reçoit Jésus mort au pied de la Croix. Cette Passion d’amour est là, bien réelle. Déjà David avait dit : “Mon fils Absalon, que ne suis-je mort à ta place !” L’irruption de la souffrance de Jésus dans son cœur, est réelle, d’autant plus fortement qu’elle aime, qu’il est toute sa vie. Jésus est son fils, elle est sa mère. C’est son peuple qui le rejette, et ce sont ses frères qui le condamnent. Elle est une plaie ouverte puisqu’elle est solidaire du désastre qui s’est vécu sous ses yeux et dans son cœur. La source surabondante de l’amour jaillit de la Croix de Jésus. Cette Passion d’amour de Jésus pour l’humanité est aussi pour elle-même. C’est pourquoi elle pourra accompagner les crucifiés avec Jésus, ayant compassion pour eux, alors que Jésus est déjà mort. Dans sa souffrance de mère qui a donné son enfant, elle a tout donné, un espace infini s’est créé en elle. La Passion de Jésus pour l’humanité se poursuit dans son cœur de mère. Nous avons compassion de Marie dont la douleur est si grande parce que l’Amour en elle était infini. Le chemin de chacun est pris dans le cœur de Marie, Jean en est le témoin.

Marie, dans le nouvel Amour qui lui est donné, aime le Père d’une manière toute renouvelée. Ce Père éternel a engendré en elle son propre Fils. Pour accompagner Jésus à la Croix elle a reçu du Père un mystérieux Amour nouveau, “suscité” en elle par l’Esprit Saint. Elle est vraiment Mère de Dieu. Le Père éternel fait participer Marie à son Amour même. Ce mystère d’engendrement du Père pour son Unique, donne à Marie la capacité de donner la vie. Elle a ainsi tisser dans sa chair le corps du Fils unique de Dieu qui contient en lui toutes créatures. "Avant d’être en travail, elle a enfanté, avant que lui viennent les douleurs, elle s’est libérée d’un garçon. Qui a jamais entendu chose pareille ? Qui a jamais vu semblable chose ? Un pays est-il mis au monde en un seul jour, une nation est-elle enfantée en une seule fois pour qu’à peine en travail, Sion ait enfanté ses fils ? Est-ce que moi j’ouvrirais le passage à la vie pour ne pas faire enfanter ?" Isaïe.

Si Dieu est devenu homme, c’est pour que l’homme vive de la vie même de Dieu. Grâce à la mort et à la Résurrection de Jésus, cette transformation de l’enfant de Dieu se réalise pour nous dans l’Esprit Saint, en Marie qui forme Jésus en nous. Ce mystère se réalise dans la foi. Pour que Marie donne chair à Jésus, lui donne vie comme à son propre enfant, elle doit tirer d’elle-même la nourriture dont il a besoin. Comme il est le Don du Père, il est aussi le Don de Marie Immaculée. Ce mystère se réalise dans l’Amour même de Dieu pour elle. Le Père et le Fils font jaillir le Saint Esprit dans l’Amour d’eux-mêmes et dans l’Amour qu’ils se portent. Ce mystère de l’Esprit Saint est donné à Marie, la petite fille du Père, qui vit de l’Amour qui vient de Dieu, qui lui est donné pour enfanter le Fils unique du Père. Elle est unie, en quelque sorte, au mystère d’engendrement du Père éternel pour son Fils, quand il prend chair dans sa propre chair. Marie est associée au mystère de la Paternité divine. Comblée de grâce, débordante de l’Amour sans fin de Dieu pour elle, elle est entrée par grâce dans le mystère du salut du monde avec Jésus. C’est dans ce mystère, que mère douloureuse, elle nous reçoit comme enfant, à la Croix, dans la chair crucifiée de son fils : “Voici ton fils.” Pour la reconnaître comme mère bien-aimée, pour que se réalise ce Don, nous devons entrer dans son oui. La prenant, la choisissant comme mère, nous sommes devenus son enfant. Alors s’ouvre un chemin de révélation, de reconnaissance de notre propre filiation divine. Je suis devenu le fils d’un tel Père dans le Fils unique né de Marie, engendré éternellement par le Père. “C’est ainsi qu’il nous a choisi en lui, avant la fondation du monde, pour être saints et irréprochables devant lui dans l’amour.” J’entre alors dans l’Amour sans fin qui m’est donné pour répondre à cette grâce de filiation, dans la volonté éternelle du Père et grâce au oui de Marie. Étant entré dans ce nouvel Amour qui me désapproprie de moi-même, je peux être introduit, selon la grâce qui m’est donnée, dans le mystère de la paternité de ce Père invisible de qui “toute paternité tire son origine”. Entrer dans ce mystère du Don de la vie, c’est être “situé” dans l’Amour inconditionné et laisser cet Amour découvert s’enraciner en soi.

Il arriva que le fils de la veuve mourut. (…) le prophète Élie lui dit : « donne-moi ton fils. » (…) Il le monta dans la chambre haute, (…) puis il invoqua le Seigneur : « Seigneur mon Dieu, je t’en prie, fais revenir en lui l’âme de cet enfant. » Le Seigneur exauça l’appel d’Élie, l’âme de l’enfant revint en lui et il reprit vie. Élie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison et le remit à sa mère ; et il dit : « Voici, ton fils est vivant. » 1 Rois 17, 17… 24

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