« Comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait, »
Jésus enseigne en paraboles, et tout le monde est dans l’admiration devant ce qu’il fait. La santé rendue aux malades donne une telle espérance à ceux qui en sont témoins. Mais les disciples ne comprennent pas Jésus dans son être profond, ils demeurent imperméable à la profondeur de son cœur. Ils sont des gens « du dehors, » qui n’ont pas encore reçu l’Esprit de Jésus, ils entendent sans comprendre. Certes, ils reconnaissent la grandeur et l’immensité de l’Amour de Dieu qui l’habite, mais que l’Amour de Dieu nous soit si proche, ils ne le comprendront que par la Passion de Jésus. Notre fermeture la plus radicale est l’effet de ce que nous nous mettons à la place de Dieu. De ce que nous ne nous laissons pas aimer par Dieu et que nous nous efforçons de demeurer dans les courtes vues de notre présent. Quand Jésus, avec clarté, annonce sa Passion, les disciples refusent de comprendre. Ils refusent l’annonce d’un Messie serviteur souffrant. Jésus sera vendu par Judas ; Livré aux grands-prêtres ! Le grand-prêtre le livre à Pilate ! De Pilate, il est livré aux soldats. « Ils en ont fait tout ce qu’ils ont voulu. » Jésus est entré dans une escalade de violence qui va l’entrainer jusqu’à la mort. Nous demandons la force d’entrer dans le poids qui accable le cœur du Christ.
« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » Jésus dit des paroles qui choquent ses plus proches disciples, à ceux qui l’accompagnent, à ceux qu’il a choisis ! Il redit ce que les prophètes ont exprimés avant lui : "Vous écoutez sans rien comprendre, vous voyez sans rien voir, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas." Jésus ne recule devant rien pour faire connaître son projet. Il est à un tournant de sa vie, sa route est tracée. Certes, nous mesurons l’enfer dans lequel sont tant de nos frères et de nos sœurs. L’expérience de la compassion, nous invite à rejoindre les sentiments du cœur de Jésus. "Tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait." Nous faisons l’expérience de la misère dans laquelle vive des Peuples tout entiers. Les pauvres sont dans l’admiration devant « les choses » admirables que Jésus accomplit. Cet homme ne fait que le bien, sa bouche ne profère pas de mensonge, et il est « livré aux mains des hommes. »
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole. Jésus a souvent fait des reproches à ses disciples qui ne comprenaient pas ses paraboles, cela est très souffrant pour lui. Pierre veut lui éviter la souffrance et l’infamie. Pourtant, il vient de reconnaître en Jésus le fils de Dieu. Jésus lui donne une réplique forte : « arrière Satan. » A Pierre qui refuse de se faire laver les pieds, il dira : « Tu comprendras plus tard. » Jésus livré provoque l’incompréhension des disciples qui ont peur de l’interroger. Jésus, dans ses prières, dans tous les instants de son existence, vit en présence du Père, il sait ce qui va lui arriver et il veut que ses disciples le sachent pour le porter avec lui. Nous avons du mal à demeurer dans le cœur de Jésus pour faire la volonté sainte du Père. Marie, la mère de Jésus, partage les sentiments du cœur de Jésus : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » C’est le mystère de notre salut qui passe par l’anéantissement du plus beau des enfants des hommes, et la brisure du cœur de la Vierge Marie, l’Immaculée. Dans notre chemin de croyants, les difficultés sont fortement ressenties, nous pourrions dire encore avec Jésus : pourquoi me frappes-tu ?