Entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. Et voici un homme appelé du nom de Zachée ; c’était un chef de publicains, et qui était riche. Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille.

Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là. Pour chacun de nous, ce que Jésus veut nous dire chaque jour, c’est que le salut est venu pour nous. Zachée, le publicain, était vraiment en quête de son Seigneur : « Il cherchait à voir qui était Jésus. » Au milieu des soucis de son métier, fatigué du mépris des autres, dégoûté de tant d’années perdues à frauder la justice, Zachée n’avait plus qu’une idée, qu’un visage, qu’un nom en tête : Jésus. Devant Jésus, il pourrait s’expliquer ; avec Jésus il pourrait recommencer sa vie. Jésus, à chaque moment de notre vie, nous propose une rencontre nouvelle, comme pour Zachée, qui lui aussi est un vrai fils d’Abraham. Jésus sait lire, bien au-delà de tout ce que l’on peut dire sur cet homme qui a un cœur et qui veut aimer. Peut-être avait-il mal orienté ses énergies et ses affections, mais il voulait voir Jésus. Le cri de Jésus rejoint son cœur : « Zachée, descends vite ! » Alors Zachée revient à ce qui est essentiel dans sa vie, à l’origine de son premier amour. Avec Zachée, l’Evangile qui nous est donné nous propose de recommencer, de nous remettre en route pour un amour nouveau.
Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi. » Et vite il descendit et le reçut avec joie. Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : « Il est allé loger chez un homme pécheur ! » Notre misère c’est d’avoir perdu courage et de traîner notre vie en nous résignant à des compromis. Zachée savait reconnaître ses limites et il agissait en conséquence. Avec sa petite taille, il aurait pu, perdu dans la foule, se tenir pour battu. L’espérance le rend inventif, qu’importe le handicap : pour voir Jésus, il trouvera bien une astuce ! Il nous faut transformer nos impuissances en désir car nous avons peur d’être seuls, d’être petits aux yeux de tous, et cela nous paralyse. La joie de Jésus est peinée par la contestation qui jaillit autour de lui. La joie de Zachée est contagieuse pour ses amis. Reconnu dans son être profond, regardé avec la vraie dimension de son cœur, Zachée entre dans une vie de partage et d’amour. Nous avons nous aussi à entrer dans cette joie, chaque jour, nous choisissons Jésus qui nous appelle pour demeurer chez nous. Alors nous expérimentons l’amour de notre première rencontre avec Jésus, la merveille de cette vie avec Dieu.
« Zachée, debout, dit au Seigneur : « Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai extorqué quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Et Jésus lui dit : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Ce qui importe, jour après jour, c’est d’accueillir Jésus avec joie. C’est ce que Zachée nous apprend. Nous avons beaucoup reçu, de quel trésor sommes-nous en quête ? Jésus s’invite parmi nous dans sa maison de prière, il nous donne part à son Corps et à son Sang. Nous lui offrons notre volonté de conversion avec toutes les maladresses de notre cœur. Il vient nous chercher et sauver en nous ce qui déjà était perdu. Nous lui offrons-lui nos mains ouvertes, pour qu’il y dépose sa joie. Grace à cette Bonne Nouvelle, nous sommes remis devant notre propre histoire. Dans la vie chrétienne, le temps et les épreuves risquent de nous affadir sans même que nous nous en rendions compte. La Parole de Dieu attire notre attention pour nous remettre debout et amplifier l’ardeur de notre amour. Jésus s’invite chez nous, il lui suffit de voir qu’il est attendu, il lui suffit de rencontrer notre regard et d’y lire, avec notre détresse, une petite lueur de foi et de sincérité.