Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. Jésus présente aux disciples quelle doit être leur vie, par l’ image de l’arbre bon qui donne de bons fruits. Il est évident qu’un arbre mauvais ne peut pas donner de bons fruits. Jésus nous interpelle ainsi que la communauté chrétienne, pour un examen de conscience. Dieu seul est bon, et nous ne pouvons l’être que par lui. L’Eglise, enracinée dans le cœur de Dieu, aime les pauvres, ii savent qu’ils se reçoivent d’un Autre. C’est en cela que réside leur pauvreté. Les Chrétiens sont mystérieusement "greffés" en Dieu par Jésus le Christ. La greffe est une belle image de notre mystère. Imaginons un églantier qui ne donne que des épines. Nous coupons la branche à la racine. Avec la branche d’un très beau rosier de choix, dans une opération très particulière, nous "greffons" sur la coupure de l’églantier, la branche du rosier. Ces deux « blessures », au contact l’une de l’autre feront progressivement que l’arbre sauvage, tirant la sève de ses racines, devient un magnifique rosier. Nous avons alors un rosier nouveau qui donnera de merveilleuses roses, si la greffe "prend" !
Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !” et ne faites-vous pas ce que je dis ? Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Il ressemble à celui qui construit une maison. Il a creusé très profond et il a posé les fondations sur le roc. Quand est venue l’inondation, le torrent s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pas pu l’ébranler parce qu’elle était bien construite. La bonté ou la méchanceté sont intimement liées à notre cœur. C’est au niveau du cœur que se joue en nous, la lutte difficile entre le bien et le mal. C’est le combat entre la foi et l’orgueil. Nous sommes, par le baptême, greffés sur le Christ. Le fait d’être "bons" ou d’être "mauvais" va dépendre de notre choix. La blessure du cœur de Jésus ouvert sur la Croix est le lieu de notre vie. Greffe absolument merveilleuse que Dieu, dans sa tendresse, a provoquée. Jésus a pris chair de la Vierge Marie, comme Ève était née de la blessure du côté d’Adam. De la blessure du cœur de Jésus est née Marie, la nouvelle Eve. La Croix de Jésus est pour nous la source d’une vie nouvelle, la vie d’enfant de Dieu, vie filiale, reliée au cœur du Père. Notre maison est bâtie sur le roc, le Christ Jésus qui a ses « racines » dans le cœur du Père. Là, il n’y a aucune crainte, personne ne peut rien enlever du cœur du Père. Nous rendons grâce, car cet arbre nouveau de notre vie porte un bon fruit.
Mais celui qui a écouté et n’a pas mis en pratique ressemble à celui qui a construit sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s’est précipité sur elle, et aussitôt elle s’est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète. » C’ est du cœur que viennent nos comportements, l’orientation de toute notre vie ! D’un cœur bon, sortent naturellement de bons propos. Notre vie intérieure est dépendante de notre cœur. Il nous faut prendre garde à tout instinct mauvais, à toute fermeture, à tout repliement sur soi. Et par-dessus tout à l’orgueil qui nous mène à une autosuffisance trompeuse. L’ édification de notre propre vie, tout autant que celle de la communauté chrétienne, s’enracine dans l’écoute de la Parole de Dieu. En la laissant se déposer dans notre cœur, la Parole de Dieu le fera fructifier et porter de bons fruits. Les Paroles de l’Evangile, accueillies et mises en pratique chaque jour, sont comme les fondations de la maison. Elles doivent alimenter quotidiennement notre vie, nos pensées, nos décisions, nos actions. Notre vie quotidienne est ainsi rendue solide contre le fleuve du Mal qui ne cesse de s’ abattre sur nous. Notre vie n’est plus un sauvageon, elle est dans le Christ. Un bon jardinier, sait les tentatives des « rejetons » qui évitent la greffe pour prendre la sève pour eux-mêmes. Nous vérifions que la greffe a réussi, quand nous sommes en communion les uns avec les autres. Notre communion est dans le sang du Christ, la « sève » de cet arbre nouveau a pris Corps dans le cœur et le corps de la Vierge Marie.