"Le lendemain, comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;"

c’est de lui que j’ai dit : Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël. » Il est en effet l’Agneau de Dieu qui résume toute l’histoire de l’Alliance en évoquant à la fois l’agneau pascal de l’Exode qui protégea les Hébreux dans leur délivrance, le Serviteur souffrant d’ Isaïe, mené à la boucherie, tel un agneau, et l’Agneau vainqueur de l’Apocalypse qui détruit le mal dans le monde. Jean-Baptiste, homme de vision et d’Espérance a reçu au bord du Jourdain la visite des Pharisiens et des légistes envoyés de Jérusalem : ‘Que fais tu là, lui dirent-ils alors ? "Je suis la voix, répondit Jean le Baptiste ! Ces envoyés repartirent en ne comprenant pas et en ne voyant qu’un « illuminé » au bord de l’eau. C’est alors que Jésus le visite ! Alors Jean-Baptiste s’exclame : "Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde !" Cette expression est si importante qu’elle sera reprise par l’Église au cœur de la célébration Eucharistique : « Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde » proclame-t-elle avant la communion. Nous faisons ainsi toujours cette expérience de Jésus qui nous redonne l’Espérance et la vie !
« Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. » Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ’L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint.’ Jean le Baptiste rend témoignage à Jésus dans une une vision de foi de la personne de Jésus et de son œuvre, il souligne que l’Esprit, descendu sur Jésus au baptême, est demeuré sur lui. Jésus, par conséquent, possédait en permanence l’Esprit Saint durant sa vie terrestre. Ainsi, dès le début de l’Évangile, le Précurseur, avec insistance, tourne notre regard vers Jésus, l’Envoyé, le Fils de Dieu. Nous sommes aujourd’hui encore les bénéficiaires de cette prophétie ! L’Agneau de Dieu nous a libérés de la détresse, du péché et de la mort. Par le baptême, plongés dans la Passion et la Résurrection de l’Agneau de Dieu, nous avons retrouvé la vie. Cette nouvelle naissance nous a fait renaître, elle nous fait entrer dans l’amour et la miséricorde infinie de Dieu. Certes nous sommes encore dans la nuit de la violence du monde, mais Jésus vient sans cesse à notre secours et il nous donne l’Esprit Saint.
« Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » Le témoignage du Baptiste a marqué le point de départ de la foi en Jésus, Messie et Fils de Dieu. Les chrétiens en ont toujours gardé le souvenir, et c’est pourquoi, à l’Eucharistie, le prêtre, montrant le Corps du Christ, reprend les paroles mêmes du Précurseur : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». Et tous ensemble, avant de communier, nous chantons à deux reprises : « Agneau de Dieu, prends pitié de nous ! » La pitié de Jésus pour nous, « pauvres pécheurs », pauvres et pécheurs, se montre à la fois très douce et très forte. Très douce, parce que le Fils de Dieu est capable de nous rejoindre, avec son pardon, jusqu’au milieu de notre misère, aussi bas que nous soyons tombés dans le péché, ou la désespérance, elle nous met debout, elle nous remet en route. C’est la prière paisible et confiante de ceux et de celles qui commencent à descendre le chemin de la vie : « Agneau de Dieu, toi qui si souvent as porté, enlevé, pardonné mes misères et mes lenteurs, donne-moi le temps de m’ouvrir à mon tour à la miséricorde. » C’est la prière de toute communauté, au moment où le Christ vient unir tous les frères, toutes les sœurs, en un seul Corps. L’Église rend ce témoignage aujourd’hui encore et nous demandons à Dieu la grâce de la conversion du cœur. Certes, nous demeurons dans la nuit de la Foi ne voyant pas clairement, cependant notre espérance grandit sans cesse. Nous rendons grâce car nous obtenons de Dieu autant que nous en espérons. Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à Lui, c’est le mystère de l’humanité régénérée fondamentalement.