Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme.

On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera. Nous avançons dans l’année liturgique, le retour de Jésus est proposé à notre méditation. L’Evangile nous manifeste les différentes étapes qui nous mènent au salut, le terme de notre histoire individuelle et collective. Jésus veut nous rassurer, il bannit de notre cœur toute fausse crainte. La joie de sa rencontre est première en tout. Chercher à sauver ses biens ou essayer d’échapper à cette venue serait une grave erreur. Il nous faut reconnaître nos « idoles » et choisir Dieu en vérité. Tout ce que Dieu nous donne est si merveilleux que cela nous conduit à la contemplation de son Amour. Dieu est éminemment beau, mais le diable-séducteur a les apparences du beau, la véritable beauté est subtile à saisir. "Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger ; car ils ne s’égarent peut-être qu’en cherchant Dieu avec le désir de le trouver." Il faut beaucoup de douceur et d’humilité pour être en relation avec Dieu. Dieu qui nous a fait nous attire, mais notre attachement à nos idées propres fait que nous ne pensons pas à Dieu qui vient au moment où nous ne l’attendons pas ! Nous demandons la grâce d’un état de vigilance, un état de prière.
En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. En évoquant l’histoire de Noé et de Loth, Jésus ne stigmatise pas la perversion des gens mais il nous reproche de vivre immergés dans le monde présent sans aucun souci du Royaume. Le concile Vatican II nous demande de prêter grande attention aux signes des temps. Si notre grand bonheur est de servir Dieu, celui qui est sur la terrasse, habité par le désir de Dieu le suit immédiatement. Il ne rumine ni son chagrin ni quelques contrariétés. S’il prévoit de bonnes affaires, il ne sera pas concerné par le passage de Dieu. Être disponible à la volonté de Dieu, ne vouloir que lui seul est notre but. « Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. » L’intelligence de l’Évangile nous dit la différence entre « l’icône, » qui en tout nous oriente vers Dieu et « l’idole, » qui retourne tout ce qu’elle touche sur elle même. Notre nature est bonne et tout ce que Dieu nous donne peut servir la grâce pour devenir meilleure. Un bon pain peut être transsubstantié et devenir le Corps de Jésus. Si nous sommes icône de Dieu, nous sommes appel de Dieu, désir de Dieu.
Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. » Beaucoup d’événements nous rappellent que notre vie sur terre ne se prolongera pas indéfiniment. Les maladies et les épreuves nous montrent notre fragilité et nous signalent que notre fin peut survenir à chaque instant. Jésus nous engage à nous montrer responsables, sans aucune peur, dans notre pèlerinage. La routine quotidienne peut voiler notre vue. La vigilance s’accorde bien avec la confiance de la foi : « Mon âme te désire, mon Dieu. Quand viendras-tu vers moi ? » L’Esprit de Dieu souffle pour une envolée plus grande vers Dieu, pour être en attente du Dieu qui vient. Tout dépend en effet de la disposition de notre cœur, si nous n’avons qu’un seul souci, la gloire de Dieu, la volonté de Dieu, alors tout est brûlé à l’autel de Jésus. Nous ne nous laissons pas affecter par les contraintes qui se succèdent au cours d’une journée, mais nous revenons toujours à l’essentiel.