24e dimanche du temps ordinaire, année A

Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
Samedi 16 septembre 2023 — Dernier ajout samedi 5 septembre 2020

Si 27, 30 . 28, 7 Ps 102 Rm 14, 7-9 Mt 18, 21-35

  • Le dimanche 17 septembre 2023 iCal
    Semaine 21 à 30 : 24e dimanche du temps ordinaire, année A

"Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »

Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Pierre réfléchit au pardon, pardonner « jusqu’à sept fois, » n’était pas si mal ! Il se montre généreux. Jésus, en multipliant le chiffre de Pierre par 10 et par 7, rend ce chiffre illimité. Ainsi le pardon ne peut être restreint par aucune limite. Nous savons que le premier mouvement de celui qui a subi un tort est le plus souvent de se venger. Jésus reprend la fidélité de Dieu : « Un bref instant je t’avais abandonnée mais sans relâche, avec tendresse, je vais te rassembler.(Isaïe ») C’est avec une amitié sans fin que Dieu manifeste sa tendresse, qu’il nous rachète. Pour Jésus, l’amitié de Dieu est sans fin et sans limite. Notre malheur est de nous considérer comme les maîtres du monde et de faire tout tourner autour de nous comme si en nous étions le centre. Or le centre du monde c’est Dieu. Il nous faut, avec Pierre, opérer un décentrement pour nous mettre dans une attitude d’adoration fondamentale. Nous recevons tout de Dieu, et nous sommes heureux de nous recevoir nous-même de Dieu. Cet amour de Dieu est transformant, guérissant pour notre vie, il nous apprend le pardon.

"Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Jésus illustre la miséricorde de Dieu par une parabole. Il a dû prendre cette histoire dans les coutumes d’alors. Il s’agit d’un chef oriental ou d’un romain qui gouverne un pays colonisé. Ce ministre avait une dette énorme : 10 000 talents : C’était ce qu’il fallait pour faire vivre une famille pendant 30 millions de jours. Devant le Créateur nous sommes devant le don de la vie et de l’amour, nous sommes toujours en dette. Mais l’amour est un don gratuit que rien ne peut acheter, il n’appelle que la reconnaissance. L’attitude de Dieu envers nous ne se base pas sur la justice, l’amour ne peut être que miséricordieux. Dans le cœur de Dieu, le pardon ne connaît pas d’attente ni de demi-mesure, il est immédiat et total.

"…Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » Devant la supplication de son compagnon qui lui devait cent pièces d’argent. "Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Le pardon est un geste d’amour qui nous transforme, il ne s’achète pas. Jésus nous dit que le temps de l’histoire qui nous est donnée est une grande remise des dettes. Ce n’est pas le temps du jugement et du châtiment. Nos dettes sont limitées et elles sont pardonnables. Jésus nous fait dire dans le Notre Père : "Pardonne-nous nos torts envers Toi comme nous-mêmes avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous." La pitié nous situe à notre juste place devant notre frère qui demande pardon pour pouvoir vivre. Un horizon de reconnaissance s’ouvre devant nous pour savourer les bonnes choses qui nous sont données. Cette parole est infiniment précieuse car celui qui l’a dit ne peut la dire sans se l’appliquer à lui-même. Pierre prend au sérieux le rôle qu’il va jouer dans la communauté. Dieu nous a disposés pour recevoir la grâce d’un tel don ! Il nous transforme à son image afin que nous devenions ce que nous sommes. Nous pouvons le rejoindre dans l’amour et nous répandre en amour en le laissant passer devant, établis dans l’amour.

Nous demandons la grâce d’entendre pour que notre cœur soit rempli de bienveillance, de douceur, d’humilité, de tendresse, les uns vis-à-vis des autres.

23 28 Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” 29 Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” 30 Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. 31 Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. 32

Vos témoignages

  • pierre 13 septembre 2020 08:13

    Sans rancune….et plein de miséricorde !

    voila le programme, ou plutôt la perspective de l’Amour Divin qui nous échappe, parce que notre cœur blessé fini par se ratatiner dans une logique de justice humaine très imparfaite.

    Quand on compte les coups reçus, pour les rendre, au mieux dans une légitime défense dans le feu de la confrontation, au pire dans dans une vengeance froide qui amplifie la haine et blesse des innocents, nous ne sommes plus dans une vie fraternelle depuis longtemps.

    La vie sociale imparfaite ou idéalisée use toutes les bonnes volontés et nous mène peu à peu dans une guerre froide où l’autre est déjà désigné comme un adversaire à dominer pour le mettre KO. Cette rivalité est entretenue par le commentaire quotidien des bousculades dans une vie encombrée d’obstacles au bonheur (personnel et interpersonnel). Ce mal contagieux peut s’amplifier comme dans un match de boxe, où les clivages des spectateurs font monter les spéculations sur le champion d’un instant « selon les règles du ring ».

    La question du jour entre Pierre et Jésus peut s’entendre « dans la sagesse de l’interrogation du disciple auprès de son maître », mais aussi « dans la lassitude d’un pardon à redonner, du ras le bol d’une vie bafouée dans son désir de fraternité, dans l’épuisement du cœur aimant et mal aimé ».

    C’est dans « ce combat intérieur », au milieu du lieu secret de nos entrailles, qu’il nous faut découvrir ou se souvenir, que Jésus Fils de Dieu nous précède toujours, pour nous assurer de Son Amour et retrouver ainsi la grâce inépuisable de la Divine Miséricorde que Jésus sème, cultive, soutien, conduit à son terme, « en son royaume d’Amour Éternel »

    Merci Seigneur Jésus de nous faire passer du monde « où l’homme maltraité ne compte plus » à celui « où le bon berger est près à sacrifier sa vie pour la brebis perdue, même si les 99 ne s’en soucient guère »

  • Gertrude 12 septembre 2020 19:24

    Oui, Dieu est au centre du monde, et avec Ste Elisabeth de la Trinité nous pouvons demander la grâce de nous décentrer de nous-mêmes pour vivre en Lui Seul

    Merci Père Gilbert pour tant d ’enseignements bons et pleins de bon sens et de réalisme spirituel. Pour cette nourriture pour la route qu’on prend chaque jour… en communion de prière.

  • pierre 17 septembre 2017 06:22

    Merci Jésus pour cet évangile du Pardon de Dieu. Tu nous enseignes par ton exemple le chemin de la vie qui mène à Dieu avec certitude, là où l’homme blessé tâtonne en mesurant sa générosité face à l’offense qui défigure la fraternité.

    Les mots sont faibles pour exprimer la grandeur où tu nous appelle. 77 fois 7 fois. La multiplication du pardon est la seule réponse possible pour endiguer la tentation du replis sur soi et l’enfermement dans la rumination des fautes commises ou évitables.

    Viens en nous Esprit Saint soutenir cet élan du cœur, quand notre corps meurtri s’épuise et s’effraie de l’irréparable en nos vies. Fais jaillir en nous la grâce du pardon qui redonne vie, en ton Nom, car nous croulons sous le poids de la dette les uns envers les autres quand nous approchons de ton Eucharistie.

    Fais rayonner sur nous Ton Visage doux et miséricordieux, pour que la Joie du pardon déborde enfin sur la tristesse de nos comportements. Libère nous des raisonnements humains trop étroit pour te suivre dans la Confiance en la Divine Miséricorde. Ravive en nous la Joie du Jubilé et de ton Amour sans Fin.

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